le domaine des forges de Savignac-Lédrier
Edifiée vers 1521, la forge de Savignac-Lédrier occupe un fond de vallée verdoyante de l’Auvézère, dominé par un château Renaissance rappelant l’origine seigneuriale de ses premiers propriétaires. L’ensemble du site, couronné par la chute amplement incurvée sur la rivière, découvert de la route menant au bourg de Savignac, offre à n’en pas douter une des vues les plus expressives et des plus gratifiantes du Périgord.
Cette forge figurait parmi les grosses forges à bois qui, sous l’ancien régime, produisaient de la fonte et du fer à l’aide d’un haut-fourneau et d’une affinerie. La marche de l’usine reposait sur l’utilisation de l’énergie hydraulique et sur l’emploi d’une main d’œuvre paysanne, uniquement en période hivernale.
Contrairement aux autres établissements du Périgord qui, au milieu du 19ème siècle, cesseront leurs activités sous la pression de la concurrence des fers au coke dans les grands centres métallurgiques du Nord de la France, la forge familiale de Savignac-Lédrier continuera sa production jusqu’à l’extinction de son haut-fourneau en 1930. Cette destinée pour le moins singulière doit beaucoup à la famille Combescot qui, devenu propriétaire du domaine au lendemain de la Révolution française, mobilise le savoir faire de ses membres pour innover et moderniser son outil de production. Elle représentait au début du XXème siècle le point de développement ultime atteint par la sidérurgie au charbon de bois, au moment même où la forge entamait son inéducable déclin. Un atelier de tréfilerie, produisant des pointes longues, puis essentiellement des clés de boites à sardine perdurera jusqu’en 1975.
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