Saint-Coutant
Le nom de Saint-Coutant, dans sa forme latine Sanctus Constantius, se trouve pour la première fois dans un cartulaire de l'année 10924.
L'Église Saint-Gilles et les bâtiments annexes sont ce qui reste d'un prieuré des augustins du XIIIe siècle, ruinés pendant les guerres de religion. L'abbé Clémot, au XVIIIe siècle, a reconstruit l'église et le presbytère à partir de ces ruines.
Entre l'église et le cimetière se trouvait un temple des protestants bâti au XIXe siècle (architecte : Jean-Baptiste Guillaud), abandonné puis démoli en 1984.
Le château de Germain, partiellement du XIVe siècle, est repéré dans des documents à partir de 1351. Dilapidé au XVIIe siècle, il a été restauré au XXe siècle. À côté, le Moulin de Germain a été construit au XVIe siècle. En 1800 il avait trois roues pour faire la farine et une pour le foulage des étoffes.
En 1611 le domaine de Saint-Coutant dépendait de la vicomté d'Aulnay mais la châtellenie de Germain des marquis de Laval-Lezay. Au XVIIIe siècle Saint -Coutant relevait de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers. La paroisse de Saint-Coutant appartenait à l'archipresbytère de Rom
Lieux-dits
Les maisons de Saint-Coutant se regroupent dans une série d'une trentaine de hameaux, dont les principaux sont:
Le Bourg, au centre duquel se trouvent l'Église Saint-Gilles ainsi que le bâtiment de l'école primaire (architecte : Paul-Antoine Mongeaud), fermé en 1984, restauré en 1999 en une salle des Associations.
Bourchenin, avec une ferme du XVIIe siècle, et Lanebouyère
La Chevallerie, avec une ferme du XVIIe siècle.
Crolour, sur la route romaine de Saintes (Mediolanum Santonum) à Poitiers (Limonum) en passant par Brioux-sur-Boutonne (Brigiosum) et Rom (Rauranum). À Crolour autrefois une foire annuelle avait lieu.
Huric et le Tertre. Le bâtiment de l'école (architecte : Joseph Lachat), fermée en 1962, héberge la mairie.
Puy-Richard (« Le Puy » au XVIIIe siècle). À côté, dans le bois du Molland se trouve le site d'une ferme fortifiée médiévale (vestiges d'une motte féodale).
Verdroux, le plus important des hameaux de la commune.
Saint Vincent la Châtre
L’Église Saint-Vincent est déjà citée dans la liste des églises données à l'abbaye de Saint Jean d'Angély au début du XIIe siècle par Guillaume I, évêque de Poitiers. Au XIVe siècle Saint-Vincent-la-Châtre ( de castrum = lieu fortifié) dépendait de l'abbaye de Saint-Séverin-sur-Boutonne qui faisait alors partie du diocèse de Poitiers. Le curé-prieur, sous la règle de Saint Augustin, gardera ce titre jusqu'à la Révolution, où l'église, très pauvre, n'a pas été vendue.
L'église a été profondément remaniée depuis le XIIe siècle. Cependant elle est unifiée par un large toit de tuiles courbes surplombé par un petit campanile, bâti en 1653. Il est doté d'une cloche nommée Marie-Louise fondue en 1866 par Bollée au Mans. Le portail sous trois voussures en arc brisé est surtout remarquable pour ses chapiteaux, à gauche un oiseau et un quadrupède se dévorant et se métamorphosant dans un symbolisme qui nous échappe et à droite le martyre de Saint-Vincent, nu, couché sur les flammes.
À l'intérieur la nef ayant perdue sa voûte, très certainement au cours des guerres de Religions, a une allure trapue. Deux colonnes romanes avec leur chapiteaux historiés occupent l'espace, au nord un chien chassant un cerf et au sud un chien poursuivi par un animal fabuleux ressemblant à celui du portail. Le chœur est une grande travée à voûte gothique. La chapelle qui s'ouvre du côté nord encastrée entre deux contreforts est un ajout du XVe ou XVIe siècle. Appliquée au mur de celle-ci, la tombe plate du chanoine Aubert Gazeau ornée de son effigie, mort en 1508, est protégée au titre des Monuments Historiques depuis 1903. De jolis détails font tout le charme de cette petite église qui mérite bien le détour.
On compte 34 lieux-dits à St Vincent la Châtre : la Sauvagere ; le Bourg ; la Toison ; Grand Champ ; les Loges ; la Garenne ; le Bois ; la Martiniere ; la Couarde ; Tout y Faut ; la Guittonniere ; la Bernardiere ; Moissac ; Chatenet ; la Braudiere ; la Ballade ; le Radar ; la Guillonniere ; la Gaillardiere ; les Gerbaudieres ; la Limouziniere ; la Baratiniere ; la Proutee ; la Lambertiere ; la Friconniere ; la Terrassonnerie ; Champ Clairin ; la Balatrie ; la Boulfoliere ; la Corbilliere ; la Gargoterie ; la Ruffiniere ; les Vallees de Chatenet ; Logis de la Guillonniere.
Le Chemin des Romains ou Via Turonensis
"La via Turonensis est aujourd'hui la voie historique vers Compostelle la moins fréquentée. Il n'en a pas toujours été ainsi car cette voie est la plus ancienne, à la lecture des faits suivants : Tours abrite en son cœur la basilique et le tombeau de son évêque Martin, mort en 397. Déjà très populaire de son vivant , le renom de Martin de Tours a bientôt attiré toute la chrétienté vers son tombeau. Le pèlerinage de Tours débute presque cinq siècles avant le songe de l'ermite Pelayo à Compostelle.
Aujourd'hui, au départ de Paris, la voie emprunte le tracé suivant : Chartres et Vendôme par la branche nord ou Orléans et Blois par la branche sud. A compter de Tours une seule voie poursuit par Sainte Catherine de Fierbois, Sainte Maure de Touraine, Port de Piles et Dangé Saint Romain, lieu où depuis Tours vous aurez sauté pas moins de cinq fleuves : la Loire, le Cher, l'Indre, la Creuse et la Vienne. On continue jusqu' à Chatellerault, puis Poitiers, Melle, Aulnay, Saint Jean d'Angély, Saintes, Pons, Mirambeau, Blaye, Bordeaux, Labouheyre, Onesse-et-Laharie, Dax, Peyrehorade, Saint-Palais, Ostabat, Saint Jean Pied de Port, pour atteindre Roncevaux en terre d'Espagne.
En réalité la Via Turonensis est la partie française de deux chemins européens, l'un partant d'Arthus au Danemark et passant notamment à Kolding, Flensburg, Lübeck, Hambourg, Brême, Münster, Aix la Chapelle, Liège, Namur, Laon et Senlis.
et l'autre partant d'Amsterdam aux Pays Bas et passant par Breda, Anvers, Bruxelles, Mons,
Valenciennes et Amiens avant de rejoindre à Senlis le chemin du Danemark précité."
(Texte emprunté à la confrérie fraternelle des Jacquets de France)