Heure-le-Romain
"Le nom de Heure; Edera = eau claire (celte) ;
Ora = ourler, border (latin) ; Oire... (1181),
Eure le Romans (1367) pour bien le distinguer de Eure
teuthonica (1289), Heure-le-Tiexhe, Dits eür (en flamand).
Cette distinction entre les deux villages était importante, puisqu'elle indiquait une lisière entre les deux régions linguistiques".
Jean HOYOUX, Historien Toponymie de la Commune de Heure-le-Romain
(1) Église Saint-Rémy
II s'agit d'un édifice néo-gothique construit entre 1893 et 1908 et dédié à saint Remy et sainte Geneviève. Cette église en a remplacé deux autres. Elle se dresse sur l'emplacement d'une villa romaine, voire d'un petit temple romain.
Les matériaux de ceux-ci servaient souvent à construire les églises chrétiennes.
Elle abritait des sculptures des XVIl e et XVIll e siècles dont certaines furent malheureusement dérobées. Ses orgues ont été entièrement restaurées en 1995.
Quelques dizaines de mètres plus loin, le promeneur remarque la majestueuse ferme Marck au rond-point. Prenez la Rue de la Hachette par la gauche.
Fronton de l'ancienne école communale
Dernier vestige de l'ancienne école communale, ce fronton atteste que la construction de ce bâtiment public fut terminée en 1867.
C'était un édifice majestueux, construit en briques rouges et pierre de taille, coiffé d'un toit d'ardoises du pays sur lequel se dressait une splendide girouette. Le bâtiment abritait les séances du Conseil communal, les services administratifs communaux, les écoles, le logement pour le Directeur de l'école. Dans les années soixante, l'édifice se dégrada rapidement et les autorités décidèrent de sa démolition. C'est pourquoi ce bel édifice fut rasé à regret, en 1985.
Il n'en reste plus, de nos jours, que le fronton soigneusement restauré et mis en valeur dans le petit square, à front de rue. À côté se dresse le Monument de la Paix.
(2) Monument de la Paix
Ce monument, en petit granit, a été érigé en 1988 selon les plans de l'architecte E. Lesoinne. Le socle est constitué de deux hexagones réguliers :
- le premier hexagone (6 côtés) représente la C.E.E. à sa création (6 pays) ;
- le second, en complémentarité du premier, l'Europe des 12 (à l'époque de l'édification). Les trois colonnes qui supportent la Terre représentent le Bénélux. Trois est aussi le premier chiffre qui représente un état d'équilibre, de stabilité.
Sur le socle, en y regardant bien, le promeneur peut découvrir une colombe. Celle-ci n'est pas facile à trouver, à l'instar de la Paix sur la Terre.
Face à l'école, vous empruntez à droite le chemin qui devient sentier par la suite. Au sortir du bois des Hachettes, tournez à gauche sur la Voie du Tram.
En 2004, quelques fruiticulteurs et autres amateurs des bons fruits de chez nous, ont fondé la Confrérie des Bons Vergers du Pays d'Oupeye. Alliant gastronomie, folklore et traditions avec grand art, la Confrérie défend et répand les bienfaits des fruits de notre terroir !
Depuis 2013, la coopérative citoyenne « Vin de Liège » a établi ses quartiers au Fragnay. Plus de 10 ha ont été plantés sur Heure et Hermée. Ces cépages inter-spécifiques permettent une production de vins bio qui ont déjà récolté de nombreux prix.
Si vous voulez en savoir plus sur cette expérience humaine et du terroir, visitez le site « Vin de Liège ». Le chai, réalisé en 2015, vous offre une architecture bio climatique bien intégrée au bâti agricole local.
À la fin de la Voie du Tram, prenez à droite le chemin de remembrement qui monte lentement vers les vignobles. Au carrefour suivant prenez la branche de gauche.
On prend ainsi la direction d'è l'Onis (dans l'aulnaie), point culminant de Hermée, où un impressionnant panorama vous attend.
Vous surplombez ainsi une multitude de vergers basses tiges et le moment est bien choisi pour vous parler de fruiticulture.
(3) La fruiticulture
Jusqu'au début du XX e siècle, la culture fruitière se composait essentiellement d'arbres hautes tiges dont les fruits trouvaient principalement une destination industrielle.
Au cours de la Grande Guerre, beaucoup de siroperies artisanales disparurent tandis que le fruit de table devint plus populaire. De nouveaux vergers hautes tiges furent créés pour ces nouvelles variétés commerciales.
La culture d'arbres basses tiges fit son apparition aux environs de la seconde guerre mondiale et supplanta rapidement la culture d'arbres hautes tiges pour des raisons de facilités d'exploitation, de meilleurs rendements et d'entrée en production plus rapide.
Dans les années 1980, une nouvelle technique de lutte contre les parasites vit le jour : la lutte intégrée. Cette technique consiste à lutter contre les agents nuisibles (pucerons, chenilles, rongeurs) au moyen de leurs ennemis naturels (coccinelles, syrphes, faucons crécerelles) en posant des pièges tout en évitant, si possible, ou alors à dose minimale en cas de forte attaque, l'emploi de produits phytopharmaceutiques.
Au début de ce XXI e siècle, Oupeye est la commune qui présente le taux de productivité fruitière le plus élevé de Wallonie.
Parmi les variétés les plus cultivées, citons la Conférence et la Doyenné du Comice pour les poires, la Jonagold, la Cox orange Pippin et la Boskoop pour les pommes. Poursuivez votre route jusqu'à la Chapelle au Bois.
(4) Chapelle au Bois
Il s'agit de la plus ancienne chapelle de Hermée. Elle fut construite il y a plus de deux siècles et était propriété du château-ferme de Grand'Aaz. L'origine du nom vient vraisemblablement du fait qu'elle est située au sein d'un petit bosquet peuplé notamment de robiniers faux-acacias et de chênes. Un christ, dont les bras ont disparu, est apposé sur le mur du fond.
(7) Chapelle Saint-Quirin
Pendant la Grande Guerre (14-18), la famille Stockis fit le vœu de restaurer la chapelle du Fragnay, en reconnaissance à Saint-Donat pour qu'il apporte protection à leurs quatre fils. A cette époque, ceux-ci se trouvaient soit au front, soit en captivité. Tous revinrent finalement sains et saufs et Madame Stockis, devenue veuve entre-temps, tint la promesse faite durant les hostilités et fit restaurer le petit bâtiment construit par la famille à la fin du XIXe siècle.
On y trouve également, entre autres, des statuettes de Saint-Quirin et Sainte-Thérèse de Lisieux.
Le reposoir était utilisé pour la procession annuelle et les dévotions mensuelles.
Des visiteurs s'y arrêtent régulièrement pour invoquer Saint-Quirin, réputé pour faire disparaître maux de tête et névralgies.
(8) Ferme de l'Abbaye du Val-Benoît
Il s'agit d'une imposante ferme en carré dont les bâtiments sont disposés autour d'une cour pavée.
Les principaux bâtiments datent de 1705, comme en témoigne le blason du fronton du porche d'entrée.
Toutefois, en 2001, le propriétaire fit procéder à l'étude dendrochronologique des bois de la charpente du bâtiment de gauche (illustré ci-dessous) et la datation situa ceux-ci entre 1545 et 1555.
Considérée comme site exceptionnel, cette ferme était une des propriétés de l'Abbaye du Val Benoît, d'où l'origine de son nom.
Elle a été érigée en briques et roches calcaires sur soubassement de moellons en grès.
Certains murs du corps de logis font 1 m d'épaisseur et parfois davantage.