Montalembert
La commune de Montalembert appartient au canton de Sauzé-Vaussais, arrondissement de Niort (dans les Deux-Sèvres). Elle a une superficie de 11,80 km² ; une altitude minimale de 118 m et maximale de 187 m. Elle est limitrophe du département de la Vienne à l’Est, et du département de la Charente au Sud. Elle a donné son nom au horst (1) de Montalembert.
Dans les textes anciens, on trouve la mention de Mons Arambert (1228) – Montralembert (1275) – Mons Eremberti Seu Heremberti (1300) – Montarembert (1405)…
Depuis 1962, le bourg se dépeuple. Il est passé de 400 habitants en 1962 à 268 habitants en 2007. Les habitants sont les Montalembertiens, Motalembertiennes… ou les Montalemberois, Montalemberoises
Source : wikipédia
Un peu d’histoire et d’économie
Ci-après un texte communiqué par l’Office de Tourisme de Sauzé-Vaussais, en 2005, d’après un entretien entre Mme Jacqueline Ajer, maire de Montalembert, et Nicolas Chambard :
La commune s’étend en grande partie sur une colline boisée, à l’extrème sud-est du Sauzéen. Montalembert est liée à la famille du même nom qui occupa, juqu’à la fin du XVe siècle, le château situé au coeur du bourg. A l’heure actuelle, ce château n’est pas l’édifice d’origine : ce dernier qui possédait tours et donjon, fût démoli au cours des siècles et remplacé à la fin du XIXe par un bâtiment caractéristique de cette époque. Certains des Montalembert laissèrent trace dans l’histoire de France. A titre d’exemple, Jean de Montalembert fût Gouverneur,pour Charles V, du château de Cognac, puis conseiller de Jean, Duc de Berry, frère du roi et Comte de Poitou. André de Montalembert, quant à lui, fût l’un des plus vaillants capitaines de François 1er.
La situation géographique de cette commune est assez particulière, puisque située à la croisée des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente. Une borne, mise en place en 1995, matérialise ce point de jonction. Jusqu’en 1790, Montalembert faisait partie du diocèse de Ruffec : ce n’est qu’à cette date qu’elle fût rattachée aux Deux-Sèvres et au canton de Sauzé-Vaussais,et cela malgré les vives protestations des habitants. A l’époque,ils motivèrent leur hostilité à ce rattachement en expliquant aux autorités que,depuis la nuit des temps,d’une part ils relevaient de la justice de Ruffec, d’autre part, ils y effectuaient depuis toujours leurs achats et y vendaient leurs productions .Malgré cela,ils n’eurent pas gain de cause.
“Les Deux-Sèvriens malgré eux”, comme les nomme M.Poignat (dans L’Histoire des communes des Deux-Sèvres) sont aujourd’hui 301 (contre 800 en 1789, 984 en 1821 et 400 en 1962).Ils occupent les nombreux petits hameaux,tels que Le Pigeon Blanc, Négreveau, La Verrie, La Souris Chauve ou Champmagnan,qui est le seul situé à l’est de la Nationale 10.Montalembert est structuré autour de deux pôles : le bourg même situé en haut de la colline et le hameau de Fontaine,situé au pied de celle-ci.
La proximité de la Nationale 10 explique, en partie, l’installation de certaines entreprises sur la commune, notamment un bureau d’études de charpente métallique et un atelier de conception de stands d’exposition. Ce ne sont pas les seules activités présentes, puisque s’y trouvent également deux menuisiers, un mécanicien agricole, une entreprise de travaux publics .Il y a également un café-restaurant : Le Relais de la Forêt.
La colline de Montalembert est une butte de 9 km de long sur 1 km de large, culminant à 190 mètres. A certains endroits,la vue s’étend au-delà de Limalonges, et par temps clair jusqu’à Vivonne .La formation de cette colline, qu’on appelle le Horst,est liée au soulèvement des terrains sédimentaires,entre deux failles. Cet accident tectonique a eu pour conséquences de rendre accessibles des terrains argileux (marne du Toarcien) qui sont très fossilifères (ammonites, bélemnites).Le Horst est par nature et par ses fossiles d’une grande richesse patrimoniale puisqu’il contribue à expliquer une partie de l’histoire de la Terre. Grâce à l’accessibilité de ces marnes,de nombreuses carrières ont été ouvertes pour exploiter les argiles grises, rouges ou blanches (argiles qui sont à l’origine de la toponymie locale : la Montée Blanche,la Montée Rouge,la Montée Bleue).De ces carrières était extraite l’argile nécessaire à la fabrication des tuiles,activité importante jusque dans les années 70,comme en témoigne la présence de fours à tuiles disséminés sur la commune (et les communes limitrophes) et le nom des hameaux : La Tuilerie…
La richesse du Horst n’est donc pas seulement géologique ou paléontologique, mais également économique grâce aux matériaux fournis et aux taillis de châtaigniers qu’il supporte. En effet, la nature du sol est propice à cette essence, qui occupe l’essentiel de la surface boisée de la commune. Celle-ci n’est pas des moindre, puisqu’elle représente plus de 40% de la surface communale (1179 ha) et fait de Montalembert, l’une des communes les plus boisées du sud Deux-Sèvres. Les châtaigniers ont été et sont toujours exploités pour leur bois qui revêt diverses utilisations : piquets, menuiserie, parquet, palettes, bois de chauffage…
Le châtaignier et le bois constituent toujours une richesse locale et des filières d’avenir,et c’est ce qui a incité la commune à créer la Maison de la Forêt et du Bois,projet de développement local par excellence. Cette initiative communale a séduit la Région Poitou-Charente, le Conseil Général des Deux-Sèvres et l’Union Européenne qui ont apporté leur soutien. Inaugurée en juin 1996, elle est installée dans l’ancienne école, d’une architecture XIXe, qui a fermé ses portes en 1991. Le bâtiment,équipé d’une chaudière à bois en plaquettes, a entièrement été restauré et réaménagé en alliant sauvegarde de ses caractéristiques architecturales et adaptation aux exigences de ses nouvelles fonctions .La Maison de la Forêt et du Bois est un pôle de compétences regroupant l’Association Sauzéenne pour la Promotion des Initiatives Cantonales, l’Association pour la Promotion du Châtaignier à Bois, le Centre Régional des Energies Renouvelables, Prom’Haies et Chauff’Bois Energie .Par la mise en synergie des compétences de ces cinq associations, la Maison de la Forêt et du Bois entend favoriser le développement des filières bois d’oeuvre et bois-énergie, la valorisation de l’environnement et le développement durable.
Outre les activités propres à chaque association,la Maison de la Forêt et du Bois propose régulièrement des expositions et met à disposition ses salles de réunion pour l’accueil de réunions ou de journées de formation. Elle a également participé, en étroite collaboration avec le Comité des Fêtes, d’Animations et de Loisirs (CFAL),à l’organisation de la Foire de Montalembert, qui, dans son édition de 1998, fût la première Fête de la Forêt.
La Maison de la Forêt et du Bois n’est pas le seul équipement de la commune : Montalembert est également doté d’une bibliothèque et d’une salle des Fêtes gérées par le CFAL. Le slogan de ce dernier “Montalembert, c’est légendaire”, s’explique par la fabuleuse légende des Brumes .Elle raconte qu’au lendemain de leurs noces,Adélaïde et Guy de Montalembert découvrirent la disparition d’une belle agrafe d’or rapportée d’Orient. Almodis, la jeune chambrière, fut accusée à tort et condamnée à être brûlée vive Avant son exécution, elle prédit que la fumée du bûcher s’épandra en brume légère et couvrira pendant des siècles le château, le bourg et le coteau. Lors du supplice, une source jaillit au pied du bûcher dont les eaux dévalèrent la colline dans un bruit de sanglots. Quelques jours plus tard, le bijou fut retrouvé dans un nid de pie en haut du donjon. En souvenir de cette triste injustice, la fontaine jaillit toujours en haut de la colline, et la brume recouvre très souvent les bois de Montalembert. Cette fontaine d’Almodis est en cours de restauration dans le cadre des Chantiers des Maires. La prochaine action de valorisation du patrimoine programmée concerne l’église Saint Sylvestre située au coeur du bourg. Malgré les profonds remaniements qu’elle a connu vers 1860, cette église n’est pas dépourvue d’intérêt, grâce à son clocher carré et sa façade principale dotée de trois arcades en plein cintre.
source : informations rassemblées par Jean-Pierre Naud
L'église Saint-Sylvestre de Montalembert
Saint Sylvestre, pape de 314 à 335, est le constructeur des grandes basiliques romaines après l'édit de Milan
(313) instaurant la liberté religieuse.
L'église de Montalembert est la seule du diocèse placée sous son vocable.
Sur le territoire de la paroisse existait, à Terruan, un prieuré de l'ordre de Grandmont, fondé à la fin du 11e siècle par Etienne de Muret. Après la mort du fondateur, en 1124, l'ordre abandonna Muret pour se fixer à Grandmont, sur la paroisse de Saint- Sylvestre (Haute-Vienne). Une influence grandmontaine sur le vocable de l'église est donc probable.
La cure était, avant la Révolution, à la nomination de l'évêque de Poitiers.
Le curé Pérotel refusa, en 1792, comme un tiers des prêtres du diocèse, de prêter serment à la Constitution
civile du clergé. Il se réfugia en Espagne comme la plupart des réfractaires des Deux-Sèvres. La paroisse
n'aura plus de prêtre jusqu'en 1810 et ne retrouvera un desservant à demeure qu'en 1824. En 1790 l'église était déjà trop petite pour contenir les habitants et on avait construit un hangar sans style devant la façade. Dans les années 1860, on allongea l'église d'une travée à l'ouest.
Aujourd'hui, on aborde l'église par une petite place précédée d'un tilleul fort ancien. Sur la place sont disposées deux grandes dalles de pierre. L'une vient d'une tombe, avec la croix des Montalembert sur toutes ses faces, l'autre a l'apparence d'une table d'autel mais sans croix de consécration et est entourée d'un petit ruban étroit et brisé nommé "ruban angevin".
Du fait de l'agrandissement, la façade ouest est une reconstruction. On y trouve des remplois de sculptures
anciennes et le plan reprend probablement les dispositions d'origine : portail compris entre des arcades aveugles, forme que l'on retrouve dans une quarantaine d'églises du diocèse, baie centrale, oculus, survivance d'un usage préroman. La porte est sans doute également un remploi de la façade primitive.
Quand on pénètre dans l'église, on découvre que cette nouvelle travée est un peu plus large que les autres travées de la nef avec une épaisseur de mur bien moindre.
Source : PARVIS - 2004 Fiche sur Montalembert . Centre théologique de Poitiers (extrait) www.poitiers.catholique.fr/parvis
Le "Sully" de Montalembert
On aborde l’église Saint-Sylvestre par une petite place précédée d’un tilleul très ancien, qui a été planté sur les ordres du Grand Voyer de France (1), Maximilien de Béthune, Baron de Rosny et Duc de Sully. Il est l’auteur de la célèbre formule « Labourage et pâturage sont les deux mamelles qui nourrissent la France, les vrais mines et trésors du Pérou ».
Paroles du tilleul, classé arbre remarquable de France: « Depuis plus de 400 ans installé ici, j’en ai vu des événements, agréables comme les mariages, les baptêmes et fêtes diverses. Bien plus tristes sont les enterrements … Et entendu des discours et de nombreuses palabres ».
(1) Voyer = « agent seigneurial percevant les droits et coutumes, officier de justice ».
''Source : article 'Bénédiction de St-Ignace, la cloche de l’église de Montalembert, le 10 mars 1777 (extraits) publié le 13 février 2022 par Monique’'.