Garer sa voiture sur le petit parking (4 ou 5 voitures maximum) en dessous de l'entrée du Monastère des Sœurs de Béthléem, à Peyras.
De Peyras à la cabane d'Aülhet (5) par Coumo Redo(3) et Pla de Bers
(D/A) Le sentier, assez large, démarre sur la droite du portail d'entrée. Bordé de murets en grosses pierres sèches, il parcourt à l'horizontale quelques dizaines de mètres, bien balisé en Jaune.
(1) À la première fourche, prendre tout droit (à gauche le sentier est indiqué "Refuge de l'Aoulhet 3h".
On va préférer une variante au chemin classique pour monter à la Cabane d'Aülhet, le sentier historique de Coumo Redo réhabilité par les chasseurs il y a quelques années.
Le sentier est encore visible en pointillé sur la carte IGN, mais sans balisage.
Après la traversée de la Coumo Redo à gué (ou sur la passerelle branlante si trop d'eau), le chemin le plus simple remonte jusqu'à une grange ruinée et un ancien chantier de jeunesse de la seconde guerre mondiale, Les Castets, aujourd'hui utilisé comme aire de camping par des scouts l'été.
Après la grange ruinée, prendre à gauche jusqu'au fond de la clairière. Le sentier n'est plus tracé sur la carte IGN (mais on le trouve encore sur OpenStreetMap).
(2) Dès le démarrage de la montée, juste derrière un arbre à la borne en pierre n°193, laisser le sentier qui poursuit dans la coume et prendre en montant vers l'Ouest, direction la Coumo Lio.
De nombreuses bornes en pierre (Blanche et Rouge) jalonnent ainsi le massif, elles délimitent la forêt domaniale indivise Saint-Pé - État.
Le sentier est bien tracé, assez large, mais non balisé au départ. Toutefois, assez rapidement, on trouve quelques marques Bleues à la bombe sur les arbres.
À la 1ère fourche, 300 mètre environ après la borne (10-15min maxi), prendre à gauche franchement pour remonter sur le Sarrat dets Castets. Le sentier est réputé terrain de jeu des chasseurs de sangliers, mais n'existe désormais sur aucune carte. Nombreuses traces de balisage Bleu.
Ce sentier ancien, mais parfaitement bien tracé et maintenu, va permettre de gagner en altitude, jusqu'à environ l'altitude 600m, où il va pointer vers l'autre face du serrat, vers le ravin de la Coumo Redo.
Il reste sur cette face de la croupe, franchit la limite de la "Réserve Biologique Intégrale" (RBI) de Saint-Pé, matérialisée par des traits Bleus sur fond Blanc (ou seulement Bleus) et une pancarte indicatrice (voir photo ; malheureusement cassée en mars 2017), jusqu'à atteindre le Torrent de la Redo et le franchir sur une belle dalle, juste en aval d'une modeste cascade d'1m50 (à sec en septembre 2016). Il faut entre 1h30 et 2h pour arriver ici.
(3) À partir de la Redo, poursuivre plein Est sur le sentier bien visible, bien que plus petit et encombré parfois d'arbres couchés dans la pente.
Atteindre le ravin très pentu d'un l'affluent à la Redo, avec plusieurs autres charmantes petites cascades.
Attention pas de WP et ne pas traverser le ravin ici !
Remonter le ravin peu encaissé en restant rive gauche, en empruntant un chemin peu engageant mais bien balisé en Orange.
(4) Quelques dizaines de mètres de dénivelé plus haut, franchir le ravin et poursuivre jusqu'à atteindre Pla de Bers, très exactement au carrefour coté 824.
La suite est plus classique, puisqu'on emprunte à droite le sentier historique de transhumance vers les estives d'Aülhet ou Aoulhet (prononcez "aouyette").
Le sentier est parfaitement balisé en Jaune (il parcourt partiellement le Circuit n°3 de la Réserve de Pibeste-Aoulhet). Le sol est très caillouteux et glissant par temps humide.
Peu à peu, la forêt touffue et les sous-bois de buis s'éclaircissent et le sentier parcourt une hêtraie de haute futaie. Après un temps de marche compris entre 20min et 1/2h selon le rythme, on atteint une hêtraie en demi-cercle nommée l'Amphithéâtre.
Le sentier reprend son ascension à travers cette belle forêt et laisse sur la gauche un promontoire rocheux remarquable et très moussu. À la lisière de la forêt, on trouve un poteau indicateur de la réserve (RNR Pibeste-Aoulhet) en bois, très pratique pour trouver l'entrée du bois au retour, surtout s'il y a un peu de brouillard. Arrivée dans les estives.
(5) Après une courte montée, toujours balisée en Jaune, atteindre la cabane-Refuge d'Aülhet, désormais magnifique bâtiment en bardage bois, partagé en 2 parties, l'une pour les bergers, l'autre pour les randonneurs-chasseurs-spéléo (depuis fin 2016). Il y a quelques barrières à bestiaux récentes à proximité.
Malgré les méandres de notre sentier et les difficultés en cours de route, il ne nous aura fallu que 3 heures, comme indiqué sur la pancarte par le sentier "facile" dans la vallée.
D'Aülhet(5) au Col d'Espadres(8)
Après une courte pause, reprendre le circuit en grimpant à travers la pelouse derrière la cabane, en prenant la direction du Col d'Espadres (poteau indicateur), indiqué aussi Espades sur les cartes. Laisser sur la droite le rocher et sa plaque commémorative d'un parachutage d'armes en 1944.
Pointer vers le sommet le plus proche, celui du Soum d'Artigue, et atteindre le Collet d'Aülhet à 1215m. S'ouvre sous nos yeux, le vaste et très beau pâturage d'estive de l'Artigue. "Artigue" signifie "pâturage acquis par défrichement" en langue occitane. Prendre le modeste sentier qui serpente à votre droite sur le flanc, sous le massif rocheux.
Passer auprès de la Fontaine de la Digitale (remarquer au passage qu'une conduite canalise cette source jusqu'à un abreuvoir légèrement en contrebas et jusqu'à la cabane d'Aülhet). Le parcours est toujours balisé en Jaune, mais plus espacé. Attention de ne pas rater une marque !
(6) Atteindre le Col de Larbastan (1350m, sous le Pic du même nom à 1368m). Poursuivre à gauche du col l'ascension vers le Soum de la Génie Braque.
Le sentier monte franchement sur les flancs du Pic de Miquéu et celui de Hourbilagous, qu'on laisse tous deux à gauche. Attention, en hiver les pentes Nord de ce pic couvertes de neige sont des lieux d'avalanches connus...
C'est ici le sentier des Cuts d'Ausèth (les dolines ou grands entonnoirs, littéralement les "nids d'oiseaux" en bigourdan).
On arrive sur la crête du plateau au lieu-dit Bosc deth Troncar (1455m) (en bigourdan=forêt du tronqué ; de la montagne tronquée ?). Un panneau indicateur de la réserve dirige tout droit vers le Plateau de l'Isarce (via le Soum de la Génie Braque) et sur la gauche vers le Col d'Espadres. Prendre à gauche.
Ne pas s'aventurer dans cette zone en cas de brouillard ou de plafond nuageux bas, les nombreuses dolines sont des pièges à randonneurs.
S'il fait beau, plutôt que de suivre le semblant de sentier, toujours balisé en Jaune, piquer au plus court vers le soum qui pointe à 1508m. Il n'y a pas d'autre sentier que des traces de bestiaux, mais il n'y a pas de risque de se perdre car on est à vue en permanence. Du haut du soum, on a une très belle vue sur le plateau de la Toue, à l'Ouest et sur le vallon de la Gargante, à l'Est.
Redescendre à travers les jeunes hêtraies et les quelques massifs rocheux, pour atteindre rapidement, mais à travers un lapiaz compliqué, hors sentier, une zone très dégagée, le Col d'Espadres, ou d'Espades (1416m). Il aura fallu entre 4h30 et 5h pour atteindre ce col.
C'est un lieu idéal pour faire une pause pique-nique, s'il n'y a pas trop de vent, comme parfois (sinon descendre dans le vallon d'Aguée). Tant à l'Est, vers l'Aguée, qu'à l'Ouest, vers la Yerse, la vue y est magnifique ! Et le lieu est empreint de mystère. Dans les 2 vallons, ces estives d'altitudes sont sur une zone géologique de marnes dites de type "Sainte-Suzanne", schisteuses noires, souvent jaunes en surface par altération. On trouve souvent des troupeaux au col même et dans les estives.
(7) Sur votre droite se situe un magnifique point de vue, le Bosc deth Troncar.
Du Col d'Espadres(8) au Cap des Litas(10)
(8) Pour descendre dans le vallon d'Aguée, soit prendre le long du lapiaz, des strates calcaires en ruine, et passer au Nord de l'ancienne cabane de bergers, soit prendre au milieu du col une sente de bestiaux et passer au Sud de la cabane, près de nombreuses dolines.
Dans les 2 cas, aucun balisage. Le second cas n'est pas possible jusqu'en mai-juin, à cause d'un névé qui barre la descente.
Parcourir environ 400m, et prendre, toujours hors balisage, la direction du Nord dans un collet nommé Porto dé la Gleise, non désigné sur les cartes (Col de l'Église en bigourdan, probablement le passage des bergers de retour vers le village, par un sentier dans le vallon de la Gargante, aujourd'hui disparu). C'est une grande clairière, non encore complètement envahie par la végétation qui gagne pourtant ici du terrain...
(9) Au beau milieu du collet, chercher la borne, gravée directement sur un gros rocher, matérialisant à la fois la limite de la forêt domaniale, mais aussi la RBI.
À partir de là, prendre un sentier imaginaire, plein Est, suivant très exactement les marques de cette limite commune inscrite sur les arbres à la peinture (et parfois même gravées dans l'écorce).
La progression est facile sous une jeune hêtraie avec peu de sous-bois et une déclivité positive ou négative très raisonnable sur la crête de Sarro Pourcou.
Alors que l'ancien sentier charbonnier a complètement disparu, on atteint ainsi avec une facilité déconcertante le Cap des Litas, extrémité de cette crête, avant qu'elle ne plonge dans les profondeurs abyssales de la génie Longue et ses impressionnantes cascades.
Du Cap des Litas(10) à la Cabane d'Aülhet(5)
(10) Un sentier en pointillé existe bien sur la carte IGN papier, mais déjà plus sur la version informatique plus récente. En effet sur le terrain, plus aucune trace de cet ancien sentier rejoignant le fond du vallon de la Gargante, au lieu-dit "la cabane des Italiens" ou "Bat Séco".
Peu importe, à travers la forêt de hêtres plus anciens que sur le serrat, on dévale à gauche la pente douce sur 150m de dénivelé sans aucune difficulté.
Toutefois, pour éviter les mauvaises surprises des barres rocheuses ou des taillis impénétrables, je suggère d'en rester sur la trace de ce présent parcours : cap à l'Ouest jusqu'à 1290m, puis Nord-Ouest vers le lit du ruisseau.
À la cote 1130, au milieu d'une hêtraie immense, au lieu-dit "la cabane des Italiens", on atteint le lit du Ruisseau de la Fontaine d'Ariails (noms non mentionnés sur la carte IGN), le sentier bifurque vers l'Est en rejoignant à la cote 969m la rive du Ruisseau de la Gargante.
Peu avant le ruisseau, on sort de la RBI (marques Bleues sur les arbres) et on trouve vite du balisage Jaune (ancien) en grosses marques très larges sur les arbres. C'est un des sentiers-repères du massif de Saint-Pé, autrement désigné "Sentier de Serre Pourcou" ou "des Tachouères" (lieu où il y a des blaireaux, en bigourdan/gascon).
(11) Ce lieu était entièrement défriché à la fin du XIXème siècle pour servir la cause de la production de charbon de bois, elle-même servant la cause de la production de clous et autres articles de ferronnerie, spécialités saint-péennes.
Suivre le sentier à gauche dans le bon sens (vers le Nord-Ouest), qui va serpenter au milieu des hêtres, pour prendre enfin la direction Nord-Est, afin de remonter sur l'Aülhet, montagne sur laquelle se perche la cabane-refuge du début de notre périple.
Dans le bas du Soum de l'Artigue, on rencontre les premiers abreuvoirs et enclos à bétail métalliques, au replat nommé Hount-Debat. Passer sous le Soum de l'Artigue, au Sud, puis à l'Est par un large chemin élargi récemment pour poser une canalisation d'eau. Atteindre la cabane d'Aülhet.
De la Cabane d'Aülhet(5) à Peyras(A)
(5) Redescendre l'estive jusqu'au poteau indicateur de la réserve (croisé à la montée).
Ne pas reprendre le même sentier qu'à l'aller, mais filer à droite le long de la lisière vers l'Est hors sentier, jusque sur le haut de la croupe. Dans la forêt, chercher le vrai sentier, balisé en Jaune (même couleur ancienne qu'à Bat Séco), non indiqué sur les cartes. C'est un sentier de charbonniers également. De place en place, on découvre des charbonnières métalliques (dites "appareil Moreau") abandonnées là par leur ancien propriétaire, vraisemblablement au début du XXème siècle. Il y a encore du charbon de bois dans plusieurs d'entre elles... Ce passage est particulièrement pittoresque...
On laisse à droite (à l'Est puis au Sud) le Puntou de las Crampes (nom non indiqué sur la carte) à 1016m.
(12) Rejoindre le sentier des Tachouères vers 890m. On quitte ici les "sentiers oubliés du Massif de Saint-Pé", on revient dans la civilisation...
Prendre à gauche le sentier bien balisé en Jaune en continuant de descendre. Le sentier est suspendu au bord du ravin de la Génie Longue, qu'on n'aperçoit qu'avec attention, tant la végétation est dense ici.
À Pla de Bers, ne pas rater l'ancienne cabane et la cuve métallique de charbonniers, sur la gauche du sentier. Rejoindre le sentier de la montée peu après Pla de Bers.
Continuer tout droit par un sentier de transhumance bien balisé en Jaune et bien matérialisé. Rejoindre le premier croisement passé à l'aller.
(1) Poursuivre le sentier et rejoindre Peyras (D/A).