Passages clés:
Le Couravou :
au bout d’une centaine de mètres en serrant à droite, prendre une diagonale
évidente à droite. On arrive, vers 2000 m, au pied d’un mur qui se traverse en diagonale à
gauche. Après un petit ressaut en escalier, ne pas aller dans une faille tentante à gauche,
mais dans un couloir à droite. Revenir dès que possible à gauche, et, après un nouveau
ressaut plus raide, remonter un autre couloir à droite. Avant d’en atteindre le bout, on accède
à gauche à une grande pente herbeuse qu’il faut traverser sans trop monter au début (trace).
On arrive au pied du mur terminal qui se remonte droit, puis de gauche à droite sur 10 m,
puis, après un petit ressaut, de droite à gauche jusqu’à la diagonale de sortie.
Du point 2 195 m en haut du Couravou, il faut ensuite traverser la croupe herbeuse
au fond de la combe de la Prison (1)
ou
Suivre environ 100m vers le fond du ravin jusqu’à dépasser une première paroi et entamer l’ascension d’une diagonale rocheuse logique sur la droite. Cette diagonale devient plus plane et plus herbeuse à la fin en arrivant sous les falaises des Agards.
Sur la gauche, on va effectuer la traversée en dévers d’un raide mur en roches blanches. Ce passage délicat exposé, bien que pourvu de bonnes prises et accessible à des randonneurs expérimentés à ce genre de prise de risques, est équipé pour pouvoir assurer la progression sur une trentaine de mètres, sans jamais trop descendre.
Ne pas de se diriger ensuite sur une faille à gauche mais remonter un couloir à droite sous les falaises. Franchir un ressaut relevé en utilisant au mieux les strates et les marches qui le composent. Continuer un peu à droite dans le couloir jusqu’à pouvoir gagner la large bande herbeuse supérieure à gauche, dès que possible.
Au bout de cette bande herbeuse, on trouve le ressaut final. Après quelques gradins rapides, le plus sûr est de traverser environ 10m sur la droite avant de revenir pareil 10m sur la gauche et terminer les difficultés par une étroite et courte rampe exposée.
En quelques mètres, on se retrouve à la sortie face à la combe de la Prison.
Combe Fuvelle
Prendre la sente au nord qui longe sous des parois avant de repiquer dans le pierrier qu’il va falloir remonter jusqu’au vaste replat herbeux du col de la Fuvelle, situé entre les falaises de la Tête de la Cavale et les pentes des Agards. Le Malpasset et l’Obiou sont maintenant bien visibles, face à nous.
Il faut descendre au mieux la combe supérieure qui est un immense pierrier, direction nord-est où l’on trouve un long névé résiduel quasiment toute l’année, jusqu’à un étranglement bien marqué.
Après ce rétrécissement, on descend prudemment une courte pente raide et délicate pour se retrouver au-dessus d’une barre rocheuse aérienne qu’il va falloir désescalader.
Le truc à repérer, c’est de rejoindre le pierrier dans sa petite portion la plus haute. Le couloir le plus simple se trouve au centre, plutôt sur notre gauche. Celui-ci est facilement mouillé par la fonte des névés au-dessus, ce qui rend la tâche plus difficile. Ici, la technique sur les fesses est efficace.
Autre possibilité, si vous entamez un peu la descente complètement sur la droite, vous trouverez ensuite (attention, ne surtout pas continuer à droite longtemps) une traversée en diagonale descendante sur la gauche pour rejoindre le petit point haut du pierrier.
Une fois dans le pierrier inférieur de la Fuvelle, il faudra rejoindre le grand escalier de la Fuvelle reconnaissable à sa longue trainée blanche due à l’eau de fontes, tout en bas à gauche sous les dernières parois, avant le précipice de la cascade de la Pisse (2027m) marqué par une bande herbeuse.
Escalier
On arrive sur l’escalier environ 100m, en dénivelé, au-dessus de la source de la Pisse.
Il est plus aisé d’évoluer sur les bonnes marches à droite en montant mais cela passe relativement bien partout.
Dépasser la grande épaule herbeuse qui se trouve sur notre droite pour continuer l’ascension jusqu’à arriver sur un palier caillouteux, par son point de faiblesse au centre-gauche, à partir duquel les gradins deviennent très relevés.
⇒ Voir Grande Porte!
On voit bien la petite diagonale, un peu exposée, qu’il faut prendre à droite pour gagner la bande herbeuse.
Aller-retour : on peut descendre quelques mètres pour gagner un promontoire sur une verte corniche toujours ensoleillée, par beau temps.
On va évoluer maintenant en longeant sous les verticales parois, en rive gauche de l’escalier, dans un cheminement spectaculaire mais assez confortable pour finir par regagner le centre du couloir sur de bonnes strates aériennes.
Le haut du couloir s’entame par un escalier typique, version miniature de celui du pas de Paul, puis à droite une portion raide mais commode sous deux belles tours.
On continue mi-herbeux, mi-rocheux pour finir de manière très esthétique entre des rochers typiques du massif.
Grande Porte
Dans l’escalier de la Fuvelle, juste avant d’arriver au palier sous les gradins relevés, il est possible de tirer à gauche pour rejoindre une large bande herbeuse au pied des falaises. Après environ 75m à l’ouest, vous trouverez la grotte que j’appelle Grande Porte de la Fuvelle.
Celle-ci, par son architecture grandiose m’avait tapée dans l’œil pendant les repérages photos pour cette sortie. On la distingue très bien du sommet des Agards, de la crête des Ombres ou encore par la vire d’accès à la source de la Pisse.
Je ne sais si elle requiert d’un grand intérêt au niveau spéléo. Sans m’y être aventuré, j’ai pu observer à la frontale, dans le fond, un étroit tunnel dont les premiers mètres sont praticables par un homme en rampant. Je n’ai pas trouvé de publications la concernant.
Mais esthétiquement... elle vaut le détour ! Cette porte naturelle monumentale ressemble à celles des temples de l’Égypte antique, notamment ceux d’Isis à Philae ou de Dendour. Mon penchant littéraire m’a tout de suite fait penser à la Porte de l’Enfer, dans la Divine Comédie de Dante, pour son environnement. Même si pour moi, je serais plutôt au paradis. "Abandonnez toute espérance", bien au contraire ! La connotation religieuse ne me convient pas personnellement mais ce livre du poète florentin, son imagerie, c’est du grand art. Rendons à César ce qui appartient à César, j’aime appeler dans mon coin, aussi cette grotte : Porte de Dante.
Le décor qui l’entoure est l’incarnation même de l’adjectif "dantesque" car il faut le dire, quelques frissons nous traversent l’échine. On contemple les faces nord des Ombres, de Lapras et des Agards. Les reliefs tourmentés des falaises au-dessus des cirques chaotiques donnent à ce lieu une dramaturgie à nulle autre pareille, renforcée par l’isolement et la difficulté d’accès ainsi que par la profondeur en entonnoir de la combe de la Fuvelle à ses pieds. Il faut prendre le temps d’y rester un moment pour s’en imprégner, assis tranquillement dans la cavité ou en explorant les alentours.
On revient à l’escalier de la Fuvelle par le même cheminement dans la bande herbeuse. Étant au même niveau que le palier de l’escalier, on rejoint celui-ci par une bonne strate.
Et surprise, juste au-dessus se trouve une autre belle grotte, Petite Porte de la Fuvelle !