Dans le haut du bois de Bénac sur les pentes de l'Araü

Sur les sentiers oubliés de Saint-Pé-de-Bigorre n°2
Belle boucle entièrement en forêt de basse altitude (maxi 950m), mais sur les pentes très abruptes de l'Araü, le sphinx énigmatique dominant Saint-Pé.
L'intérêt de ce circuit est la découverte d'un chemin très fréquenté autrefois par les charbonniers ("Ahumats"), en-dessous des falaises de Couret Beroy, le "Cami deth Car".

Attention, il s'agit d'une randonnée très engagée !

Fiche technique

356832
Création :
Mise à jour :
Dernier avis :
  • Pédestre
    Activité : Randonnée Pédestre
  • ↔
    Distance : 7,78 km
  • ◔
    Durée moyenne : 4h 25 
  • ▲
    Difficulté : Difficile

  • ⚐
    Retour point de depart : Oui
  • ↗
    Dénivelé positif : + 768 m
  • ↘
    Dénivelé négatif : - 768 m

  • ▲
    Point haut : 967 m
  • ▼
    Point bas : 372 m

Photos

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Description de la randonnée

Stationner peu avant la ferme Mourichi, sur un petit parking enherbé le long de la route, dans un endroit aménagé de manière charmante par les habitants du coin, lieu dit Le Haut-fourneau (non inscrit sur la carte).

(D/A) Prendre le départ de la randonnée n°7 : Sentier des charbonniers (désignée Sentier des Béarnais par les locaux) après le panneau de la réserve Pibeste-Aoulhet. Ce sentier, balisé en Jaune, est bien entretenu et de bonne qualité.

Le sentier s'élève dans la forêt tranquillement jusqu'à atteindre la cote 530m, passer auprès d'une grande doline et toucher le 1er croisement, qui comporte 4 branches. Un petit cairn est parfois présent dans le fond du croisement.

(1) Prendre la branche la plus à gauche, contourner la prairie de Garapit (ou Garrapit) par l'Est.
NB. Ici le sentier est encore indiqué sur la carte IGN papier, mais déjà plus sur la nouvelle carte numérique.

Dès le départ, par deux fois successivement, laisser sur la gauche des marques Jaune en croix sur des arbres. Ces croix indiquent la voie de sentier à ne pas pas suivre quand on emprunte le Sentier des Béarnais, mais à suivre quand on file vers les profondeurs du Bois de Bénac.
Passer sous les lignes haute tension vers 610m d'altitude, par une portion de sentier assez difficile à franchir, en raison de la végétation galopante. Atteindre un carrefour peu visible.

(2) Partir dans le lacet sur la droite. Un petit cairn en hauteur sur la droite et une pancarte rouillée : "Attention palombière à 80m" peuvent aider.

L'ascension est plus rude et le sentier se rétrécit par endroits. Il est ici beaucoup moins emprunté, mais reste encore très visible car protégé de la lumière et de l'envahissement des ronces et autres arbustes.
Atteindre un nouveau carrefour, encore moins visible que le précédent et marqué sur la gauche d'une nouvelle pancarte rouillée "Attention palombière à 100m".

(3) Rester sur le sentier principal, pour un petit détour par le dessus de Garapit. Poursuivre un sentier en assez bon état, passant par une vaste clairière, avec des coupes de bois pas trop anciennes et escalader les derniers mètres. Atteindre un promontoire remarquable, où la vue sur la vallée du Gave est intéressante.

(4) Revenir sur ses pas jusqu'au carrefour précédent.

(3) Prendre à droite un sentier peu marqué, poursuivre la montée, rejoindre un nouveau carrefour de sentiers.

(5) Partir à droite, toujours en pleine forêt, franchir le dénivelé par 5 lacets serrés, poursuivre jusqu'à atteindre une petite clairière rectangulaire, avec quelques traces de bois de coupe

(6) Très vite on arrive à un petit plateau, avec un gouffre partiellement obstrué d'un rocher sur la droite (s'agit-il du "Couhy" ?) et une souille encore un peu plus en haut à droite. C'est approximativement à la cote 800m. Le sentier se divise en deux, en T, un à droite et un à gauche.

(6) Prendre celui de droite, assez visible sur les premiers 100m, marqué rapidement par un petit cairn.
Puis la trace grimpe directement sur la croupe et devient très difficile à suivre. De nombreux arbres obstruent le chemin, soit par manque de déboisement (voir remarque RBI dans la rubrique "Pendant la randonnée ou à proximité" ci-dessous), soit par chute d'arbres, parfois de taille impressionnante. La progression est sérieusement ralentie et fatigante.

Toutefois, on trouve toujours des coupes de bois (noisetiers, autres petits arbustes) pas trop anciennes, preuve d'un certain passage (forestiers ou chasseurs ?).
A force de persévérance, on franchit le lit d'un 1er affluent de la Génie Braque, l'Aüro. Il n'y a déjà plus de sentier, mais le torrent se voit de loin.
NB : contrairement à la vue sur carte, le torrent se poursuit plus haut en altitude.
Poursuivre quelques centaines de mètres cette faible trace qui disparait complètement avalée par la végétation dans un lapiaz très compliqué... Atteindre une vire surplombant un bel à-pic : belle vue sur la hêtraie.

(7) Poursuivre ici la randonnée serait hasardeux ! Revenir sur ses pas pour rejoindre le carrefour des 5 virages en lacet.

(5) Prendre tout droit dans la pente, à droite dans le sentier, non indiqué sur la carte et non balisé, jusqu'à atteindre la clôture des bois de Moura. Longer la clôture à main droite et suivre ainsi le bornage de la forêt indivise de Saint-Pé. Dépasser l'angle aigu au-dessus de Sep et rejoindre le torrent de l'Aüro.

(8) Revenir à nouveau sur ses pas jusqu'au carrefour précédent.

(5) Emprunter le trajet aller. Peu avant l'arrivée, possibilité d'un détour quelques mètres, sur la gauche, par découvrir un ancien four à chaux, complètement camouflé dans la végétation.

Rejoindre ensuite le parking (D/A).

Points de passages

  1. D/A : km 0 - alt. 372 m - Parking Ferme Mourichi
  2. 1 : km 0.79 - alt. 521 m - Croisement cairn Garapit - Prendre à gauche
  3. 2 : km 1.48 - alt. 622 m - Lacet ; Attention Palombière à 80m
  4. 3 : km 1.77 - alt. 661 m - Lacet ; Attention Palombière à 100m
  5. 4 : km 2.11 - alt. 731 m - Point de vue
  6. 5 : km 2.8 - alt. 716 m - Croisement - Prendre lacets à droite
  7. 6 : km 3.09 - alt. 801 m - Plateau et gouffre de Couhy - Prendre à dte
  8. 7 : km 3.85 - alt. 958 m - Vire finale
  9. 8 : km 5.29 - alt. 628 m - Torrent de l'Auro
  10. D/A : km 7.78 - alt. 372 m - Parking Ferme Mourichiv

Informations pratiques

Comme bien souvent, je vous entraîne sur des pistes méconnues, non balisées et même plutôt hostiles aux randonneurs : le Bois de Bénac sous le sommet des Toupiettes.
Le Bois de Bénac est cette vaste étendue de forêt, partant au-dessus de la ferme Versailles et allant jusqu'aux falaises de la Malesse (sous le plateau de l'Isarce et le col non indiqué du Taboup).
Mon objectif était d'atteindre la Malesse, falaises infranchissables sous le col du Taboup. Ce sentier ancien est décrit par l'Abbé B.Abadie dans son ouvrage de 1969 Le Sanglier du Picharrot.
Malheureusement, je me contenterai des falaises de Couret Beroy, très loin du but, car le chemin n'existe plus.

Attention !
Cette randonnée s'effectue en pleine nature dans un environnement plutôt agressif : pentes raides, barres rocheuses, escarpements, épineux, absence totale de balisage, parfois absence de sentier... C'est pourquoi elle est réservée à des randonneurs aguerris et ayant un bon sens de l'orientation. Un GPS peut également se révéler très utile.
La carte IGN papier fait état d'un sentier jusqu'au (6) (et au-delà à gauche, voir autre randonnée). Mais la nouvelle version numérique n'en fait déjà plus mention. L'IGN applique sa politique bien normale pour un sentier abimé : très emprunté il est doublé d'un trait violet ; mais s'il l'est moins, tout d'abord il passe en pointillés, puis il est complètement supprimé. Ce n'est pas pour autant qu'il n'existe plus du tout...
Par ailleurs la trace visorando de cette randonnée reste approximative du fait :
1) d'un mauvais captage des satellites dans cette zone très encaissée
2) de nombreux écarts du sentier dûs aux dégradations des arbres tombés, des éboulis des herbes envahissantes, ...
J'ai classé cette randonnée "Difficile" en raison des difficultés décrites ci-dessus et particulièrement des nombreuses portions hors sentier et hors balisage. C'est un parcours sportif, accessible uniquement à des randonneurs aguerris.
En hiver, le classement passerait à "Très difficile", mais je ne l'ai pas (encore) fait. Il paraît improbable de poursuivre au-delà du petit plateau avec le gouffre (6).

Temps indiqué
J'ai fait ce parcours en presque 5h, temps de pause et pique-nique compris. C'est un temps compté assez court, compte tenu des difficultés du parcours. Partez de bonne heure et comptez au moins 6h pour être tranquille.

Points d'eau
Toutes les sources et rivières citées sont des points d'eau potable potentiels, car hors zones pastorales occupées. Mais attention, boire de l'eau en montagne n'est pas garanti sans risque...

Lieux pour une halte et abris
En cas de grosses pluies ou orages, le seul vrai abri près du parcours est la cabane-bergerie de Garapit (en remontant vers la prairie en (1)). On trouve aussi quelques abris sommaires de murets ou parois rocheuses un peu partout.

Matériel
Prévoir un équipement habituel de randonneur en moyenne montagne (chaussures de randonnées, vêtements adaptés, vêtement de pluie, eau, nourriture, couverture de survie, couteau, boussole, carte, sifflet, gps...).

Fréquentation
En été, jusqu'au (1), on peut croiser quelques randonneurs occasionnels. Personne en hiver.
Ensuite, le circuit est totalement en solitaire, été comme hiver, jusqu'au (7).

Orthographe des noms de lieux
Plusieurs noms de lieux ont des orthographes différentes : en bigourdan, en gascon, en gascon francisé, en français, en IGN déformé, ...

A proximité

Faune-flore
La végétation de ce massif reflète l’importance de la sécheresse du sol due au relief et à la nature des substrats
très perméables, mais compensée par la pluviosité et la nébulosité très importante : omniprésence du buis, du hêtre, du tilleul, du noisetier…C'est pourquoi les pentes boisées sont très humides et parfois très glissantes. (source : Office de tourisme de Saint-Pé).
Une bonne partie de la randonnée s'effectue dans la "Réserve biologique intégrale" de Saint-Pé, 1010 ha sur les 2588 ha de la forêt indivise de Saint-Pé (voir sites onf.fr1 et Natura2000).
Sur cette justification des arbres "morts" laissés en place, on peut lire des articles intéressants sur le site Wikipedia Bois mort et Wikipedia Liste des ancienes forêts primitives.

Avec un peu de chance vous croiserez également la route d'une abondante faune. En particulier des sangliers, des chevreuils, d'innombrables oiseaux et insectes divers, et parfois des batraciens (grenouilles, crapauds, salamandres).

Variantes
- Au WP (6), si au lieu de prendre à droite, on prend à gauche, vpoir une autre randonnée de l'auteur : Dans le milieu du bois de Bénac...
On peut agrémenter ce circuit par :
- un détour par la prairie de Bénac en poursuivant le sentier des béarnais (1) ;
- un détour par la source de Bat dé Haü et le fond de son cirque ;
- la visite de plusieurs grottes, gouffres, avens, dont l'essentiel n'est pas mentionné sur la carte IGN (1600 cavités sont répertoriées dans le massif), si vous avez les compétences et le matériel !

Un peu d'histoire
La forêt de Saint Pé est aussi appelée forêt de Très-Croutz (ou Très-Crouts ou Tres Croutz ou Tres Crouts ou Tres Crots).
L'origine de ce nom "Très-Croutz" proviendrait des "Trois Croix" (très croutz en bigourdan/gascon) inscrites dans la pierre au lieu-dit "la Toue", en plein coeur du massif, vers 1400m d'altitude.
Les Trois Croix sont le témoignage de conflits pastoraux ancestraux entre Asson, Salles et Saint-Pé-de-Bigorre.
En 1569 les protestants béarnais de la vallée d'Asson décident d'attaquer les Bigourdans de l'Estrèms de Salles auxquels ils disputaient les montagnes d'Azun et de Maumula. Les 1 500 hommes avaient le dessin de mettre à feu et à sang le village de Salles et d'enlever tout le bétail de Vergoun. Mais la bataille fût remportée par les bigourdans. Ces conflits prenaient une telle importance qu'il fallait faire intervenir l'armée du Roi. Il était impossible à l'évêque de Tarbes d'instaurer la concorde. Source Abbé B.Abadie, Le Sanglier du Picharrot Ed. Marrimpoey Jeune.
Au lieu-dit "Très-Croutz" venaient converger sur cette montagne les évêchés de Tarbes, de Lescar et d’Oloron.
Aujourd'hui il en reste 3 croix gravées sur une roche et l'inscription 1716. On les trouve sur la carte IGN entre le "u" et le "e" de "La Toue".

A voir à proximité
- La ville de Lourdes, le Sanctuaire marial ;
- La vallée de Batsurguère ;
- Le village de Saint-Pé-de-Bigorre, le village, son patrimoine culturel, ses animations, la forêt de Très-Croutz et la réserve régionale du Pibeste-Aoulhet, les activités nautiques ;
- La narration du nouveau balisage de la réserve à l'automne 2014 ;
- La vallée des Gaves

En savoir plus...
- On peut utilement consulter le site et les ouvrages de la réserve naturelle régionale du Pibeste-Aoulhet. Le plus remarquable est le "topo-guide de la réserve" truffé de renseignements, circuits et anecdotes !
- L'Office de Tourisme de Saint-Pé publie également de nombreuses brochures et propositions de randonnées détaillées. L'une des brochures peut être intéressante pour découvrir faune et flore du massif : Brochure sentier karstique, même s'il ne s'agit pas de cette randonnée.
- L'ancienne ferme de Peyras, désormais Monastère de Bethléem.
- On peut se plonger dans la lecture d'ouvrages locaux :
Abbé B.Abadie, Le Sanglier du Picharrot Ed. Marrimpoey Jeune,
Jacques-Emile Mengelle, Bigorre de mon enfance,
Jean-Claude Mengelle, Le solitaire de la Gargante.

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