Refuge la Blanche - Bivouac Boerio

(D) Du refuge de la Blanche et du Lac de la Blanche , suivre l'itinéraire balisé PR^® pour grimper jusqu'au Col de la Noire.
Le paysage rentre vite dans le minéral. La Noire est en réalité verte : roche verte, fond océanique, c'est à une altitude de près de 3000m au fond de l'Océan Alpin, la Téthys. Comme la veille au Caramantran ou à la Rocca Bianca.

(1) Descendre jusqu'à l'aval du Lac de la Noire.

(2), Observer la "bosse" en rive gauche. Y découvrir pas mal de drayes. Traverser le déversoir pour trouver une bonne draye en cherchant à rester entre 2850 et 2900 m. Ce cheminement mène au ravin de la Noire, non vous n'avez rien pris ce matin! les couleurs des roches sont bien réelles.

(3) Traverser ce ravin vers l'Est pour franchir un replat plus ou moins humide qui peut-être occupé par un lac en début d'été. Apercevoir nettement un court couloir à remonter (Est) sur une trace assez visible, puis continuer sur les dernière pentes jusqu'à la crête frontière avec un replat herbeux/caillouteux.
Reste à descendre cette arête confortable vers le Sud/Sud-Est en admirant les différents lacs (Longet, Laghi Blu) et le panorama à couper le souffle, pour descendre jusqu'au Col du Longet.

(4) Passer en Italie pour contourner les lacs sur une sente balisée, la quitter rapidement pour partir Sud/Sud-Est (sur la droite) vers un vallon assez marqué bordé d'une barre rocheuse jaunâtre. Changement de décor donc.
Passer un col qui ramène en France, au Vallon du Loup.

(5) Le traverser. Attention, cet endroit s'appelle Vallon du Loup sur la carte IGN et mène au Col du Loup... mais cela n'est pas le vallon dans lequel se situe le lac éponyme vers lequel aller.
Là encore il faut repérer un couloir bien visible dans des roches jaunâtres. Une trace monte dans la pierraille en rejoignant la rive gauche (à droite en montant). Arriver sur un col relativement plat (cairn) pour voir maintenant le Lac du Loup. Ici : Ambiance Patagonie m'a dit un randonneur avec qui j'ai redescendu ce vallon l'an dernier.
Si vous avez des jumelles, sortez-les au Col pour tenter de repérer la trace des cairns en commençant à l'extrémité Sud/Est du lac et en cherchant dans la sombre moraine qui domine l'amont du lac.
Ne vous laissez surtout pas tenter par les cairns qui, depuis le col, vont vous ramener (Est) vers l'amont du Vallon du Loup. Cela vous compliquerait sérieusement la tâche.
Du col, descendre au Sud/Est du Lac du Loup.

(6) Repérer les cairns, les suivre attentivement pour garder la trace qui gravit astucieusement les zones les plus stables (et donc herbeuses). Il y a une centaine de mètres de dénivelé positif bien raides et quelque peu "agressifs". Rejoindre le pied d'un curieux dôme rocheux (3119 m), marque de poli glaciaire, qui ressemble presque un nunatak.
Le parcours devient presque plat. Continuer à suivre la trace cairnée jusqu'au Pas de Salsa.
Il peut valoir le coup d'aller voir aux alentours jusqu'aux "bords" du replat, sorte de col entre les points 3119 et 3181.

(7) Repérer le Lac de Mongioia et sur un petit promontoire sur la gauche et le refuge bivouac Boério.
Depuis cet endroit, possibilité ici :
- d'aller directement au refuge, poser le sac et gravir les sommets alentour en mode léger,
- ou poursuivre comme suggéré ici.
Suivre sur la gauche (Est) la crête frontière qui amène sous la barre sommitale, la franchir en passant très temporairement versant Nord (une trace vous y mène) pour gravir un pas d'escalade facile mais quelque peu impressionnant (ne pas regarder pas trop derrière). Atteindre la longue crête sommitale du Mont de Salsa.

(8) Les dalles en pente offrent assez d'adhérence pour être parcourue sans crainte mais avec un peu d'attention tout de même jusqu'à la Croix qui semble ne pas être exactement au point le plus haut.
Là, prendre le temps du tour d'horizon. Possibilité, peut-être, de voir la mer !

(8) Descendre par une trace en Z qui raye toute la face Sud/Ouest. Bâtons ou piolet, et plantage de talon vivement conseillés. Le trajet passe sous une petite crête rocheuse, puis rejoint tranquillement le Lac Mongioia et le Bivouac Boerio (A).

Le bivouac Franco Boerio ne dispose pas de point d'eau.
Il est conseillé de prendre des pastilles si vous voulez prendre l'eau du lac Mongioia. Pensez aux katadyn "Micropur Forte" qui traitent aussi les amibes et commencez par cela en arrivant. Ceci met 2h à agir.
Sinon, suivant le moment dans l'été ou l'abondance de neige en hiver, il peut rester des névés assez conséquents pour récupérer de la neige et la faire fondre.
Il y a des sources dans le Vallon de Rubren, mais il vous faudra aussi du temps pour les atteindre.

Évidemment en début d'été, on se méfiera des névés. Le pas de Salsa peut être délicat et nécessiter un piolet ou les crampons. L'accès au Mont de Salsa peut aussi être beaucoup plus compliqué, jauger la difficulté avant de s'engager.

J'ai indiqué une durée de 7h... c'est large, mais il y a de la recherche d'itinéraire. Prévoyez ça, et donnez-vous une barrière aux alentours de 15h pour avoir franchi la moraine au dessus du Lac du Loup.... Si vous ne trouvez pas où ça passe (ça a failli m'arriver), descendez le vallon (trace bien visible en rive gauche du lac) vers l'Ubaye (env. 1/2 heure). Vous avez 2h30 ensuite pour rejoindre Maljasset par un sentier bien balisé et très fréquenté (en été). Ou bien franchissez en sens inverse le Col de la Noire... courage...

Le Bric de Rubren (3340m) est un must au coucher ou au lever du soleil... Mais c'est bien aussi de contempler ce spectacle depuis le bivouac : les couleurs, les changements de couleurs, les jeux de lumière sur la Nebbia en Italie.

Regardez aussi la trace qui zèbre le Mont de Salsa tellement impressionnante vu d'ici qu'on se demande qui peut bien descendre là dedans !

Ne manquez pas d'observer le Rubren, bloc de marbre (calcaire beige clair) surmonté d'une épaisse couche de serpentinite (vert sombre) au sommet. En position inverse évidemment puisqu'il s'agit là du plancher océanique de la Thétys ! Là aussi, ça change suivant l'heure. On voit ça très bien le matin par exemple.