Description du site de Lantouy :
La rivière nommée L’Oule se jetait dans un gouffre où il y avait de l’eau vert-clair. Dans cet endroit, il y avait beaucoup de végétation. C’est un bel endroit à visiter. Le gouffre était profond, il y avait des pierres… On pouvait percevoir de belles couleurs vives : bleu, vert, gris…
La légende :
Il est un cours d’eau nommé Lantouy qui témoigne d’un épouvantable drame que pourrait bien expliquer l’apparition d’un mystérieux gouffre, révélée par une légende transmise par nos anciens du Rouergue et du Quercy…
Autrefois existait, paraît-il, un couvent avec trente-trois sœurs, sur le flanc de la colline. Une fille-mère y effectuait de menus travaux, laissant son nouveau-né à la bonne garde des dévotes. Elle suivait un rituel quasi immuable : laver le linge, l’étendre, et s’en retourner au couvent où les religieuses lui dressaient le couvert en échange. Un jour, affamée plus que de coutume, après des heures de dur labeur, elle se jeta sur sa pitance au goût de civet. Une fois son assiette bien entamée, elle crut voir au fond de celle-ci des doigts de bébé. Paniquée, affolée, la servante exigea des sœurs qu’elles lui amènent son chérubin sur le champ. Embarrassées, les religieuses la conduisirent dans une chambre où se trouvait le berceau. L’enfant donnait l’impression de dormir de tout son saoul. Soulagée, la jeune femme courut vers le berceau pour se saisir du bambin. Mais, pas encore remise de ses émotions, elle trébucha et donna un coup de pied au berceau. C’est alors que la tête de l’enfant roula dans la pièce.
Livide, elle se mit à hurler si fort que le son de sa voix se répercuta dans tout le pays : « Maudit soit ce couvent ! Qu’il périsse, lui et ses sœurs dans les entrailles de la terre et soit recouvert d’eau ! » Aussitôt dit, la bâtisse construite en hauteur s’effrita et se mit à glisser. Les pierres roulèrent une à une jusque dans la combe. Puis les cloches de la chapelle suivirent dans un effroyable fracas. Là où elles s’arrêtèrent, un trou apparut et aussitôt se remplit d’eau.
On dit encore aujourd’hui que lorsque l’orage gronde, lorsque le ciel semble rejoindre la terre, monte du plus profond des entrailles du gouffre de Lantouy le son des cloches. Un glas entêtant emplit alors toute la vallée de son atmosphère de requiem…
Texte inspiré de :
https://www.ladepeche.fr/article/2010/01...
https://www.france-pittoresque.com/spip....
Le Saut de la Mounine :
Ici, au bord de la falaise, l'oiseau de passage se posant aux confins du Rouergue et du Quercy se tâte d'abord le pouls. Grandiose, le lieu l'est. On se dit que la liberté y puise quelque chose d'infini, d'impalpable aussi, tant le Lot qui roucoule dans cette bien belle vallée, apparaît ici tellement paisible. Derrière le visiteur, le Causse de Villeneuve. Face à lui, le Château de Montbrun. Entre les deux, la route Ambeyrac-Saujac d'où le point de vue tient du sublime. Et sous ses pieds, cette légende. À la fois fantasque, surréaliste mais tellement vraie. La légende du Saut de la Mounine.
Le 30 mai 1424, un pèlerin venait de Conques à Villefranche. Il avait amusé quelques années les moines de l'abbaye, une guenon l'imitant. Sur le chemin de Toulonjac, s'en allant vers le Lot, absorbé par ses méditations, sur le bord du précipice, il perdit pied brusquement, malgré les cris de la mounine (la guenon). Heureusement la corde dont il était ceint s'accrocha à une grosse branche de buis et il se trouva au bord d'une petite grotte d'où s'échappa aussitôt « tout un vol de gourpatasses, de cobéca, et de ratas-ponadas » (H. MOULY). La mounine sauta aussitôt dans la petite caverne et Cidoine, notre pèlerin, l'y suivit. Les paysans découvrirent l'ermite et lui apportèrent du lait, des cabécous, du pain, des fruits, des noix. On venait voir l'ermite pour « l'approvisionner et pour lui demander » « de los approudelar per montar au ciel ». Parmi les habitants qui l'adoptèrent, il y eut Ghislaine, la fille du seigneur de Montbrun. Renaud, sire de Gaifié, dont le père était toujours en conflit avec celui de Ghislaine, venait aussi le visiter. Comme dans bien des histoires, l'amour naquit de la rencontre entre les deux jeunes. Et la proximité de la grotte devint leur point de rendez-vous. Lorsque Ghislaine avoua son amour pour Renaud à son père, son sang ne fit qu'un tour. Il lui aurait dit : « Je préfère te voir sauter du roc au moine plutôt que tu épouses ce garçon ». Ne sachant à quel saint se vouer, Ghislaine interrogea Cidoine. Il eut alors une idée de génie : « Le jour où ton père partira à la chasse, tu viendras avec ta plus belle robe ». Ce jour-là, tous les deux et la guenon accédèrent au sommet de la falaise. La vieille et aveugle mounine fut habillée de la robe. Cidoine la fit alors « cabusser » de la falaise. De loin, Ogier vit la robe rouge plonger dans la rivière, il crut qu'il venait de perdre sa fille. Cidoine l'attendait au bord du Lot. Face à son désespoir, il lui avoua que sa fille était bien vivante et que c'était la guenon qui avait péri. Aussitôt, il fit venir Renaud et Ghislaine pour célébrer les fiançailles. La noce suivit et les deux familles se réconcilièrent... Depuis, les soirs de vent d'autan, la légende du fantôme de la Mounine se répand dans tout le pays...