Fontenille et Saint-Martin-d'Entraigues
Le village de Fontenille doit son nom aux petites fontaines situées aux environs du bourg. Il dépendait de la sénéchaussée de Civray et de l'élection de Saint-Maixent. Il relevait de Parsay du point de vue féodal et de la châtellenie de Tillou pour la justice. Deux familles nobles habitèrent la paroisse. On y trouvait également un bourgeois, un notaire, un sergent, un greffier, trois meuniers, treize laboureurs, sept artisans, dix-neuf journaliers et vingt domestiques. Au début du XVIIIe siècle, les impôts à Fontenille étaient accablants et les récoltes peu fructueuses. Fontenille comptait 354 habitants en 1821 et 283 en 1968.
Sur l'emplacement d'un ancien site gallo-romain, le village de Saint-Martin-d'Entraigues s'appelle tout d'abord Inter-Aqua vers 1300 et prend son nom en 1648. Il provient d'un hommage à Saint-Martin et "Entraigues" qui signifie entre les eaux, fait référence à La Boutonne et aux rivières environnantes. La paroisse était rattachée à celle de Loizé. Le château de Saint-Martin-d'Entraigues, en partie reconstruit au XVIe siècle a depuis longtemps disparu. On a découvert à son emplacement en 1855 des carreaux de faïence vernissés datant de la Renaissance, déposés au musée archéologique de Niort. Au début du XVIIIe siècle, Saint-Martin comptait six métairies et deux moulins à eau. En 1804, le terroir produit froment, baillarge, méteil, avoine, chanvre, lin et pommes de terre, mais en petite quantité. Une partie est plantée en vigne. On fait le commerce de froment, de vin, de brebis et de cochons que l'on engraisse avec les pommes de terre. Le commerce n'est pas ce qu'il pourrait être, les communications étant difficiles, les chemins impraticables et la pierre très rare pour les entretenir. Il faut attendre l'année 1946 pour voir une modernisation significative de l'agriculture avec la création d'une coopérative de battage "La Paysanne". Saint-Martin-d'Entraigues comptait 401 habitants en 1821 et 174 en 1975.
La commune est le siège de 24 entreprises, représentant un total de 15 corps de métiers et faisant vivre plus de 130 personnes. Avec 6 entreprises agricoles, 1 commerce, 5 établissements industriels et 9 artisans, l'activité économique est très satisfaisante pour cette petite commune.
L'agriculture est la principale activité économique de la commune. Au total les 6 entreprises agricoles cultivent 850 hectares, produisent 600 000 litres de lait de chèvre et 600 000 litres de lait de vache par an.
Lieux et Monuments
L'église de Saint-Martin-d'Entraigues : construite au XIIe siècle, aux dimensions surprenantes pour ce petit village, l’église romane dédiée à saint Martin a été détruite puis reconstruite au XVe siècle. Un incendie amène à remanier l’église aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. De l’édifice, malgré d’évidentes diminutions, se dégage une forte impression d’espace qui surprend le visiteur et interroge sur son volume initial. Il ne subsiste aujourd’hui que trois travées (dont une sert de cœur) où domine l’architecture gothique rare dans les églises du Mellois. De 2002 à 2004, l’église a connu une première campagne de restauration (toiture, beurrage des murs, enlèvement du faux plafond, restitution des arcades, éclairage intérieur) qui lui ont permis de continuer à accueillir le culte et les manifestations culturelles dans de bonnes conditions. Les siècles ayant apporté chacun leur marque, l’idée d’une création contemporaine a été retenue pour la création des vitraux afin que l’époque actuelle s’inscrive à son tour dans ce lieu. La pose des vitraux s'est achevée en 2009. Enfin début 2010, des travaux de voirie sur l'axe principal de la commune et notamment autour de l'église ont accru la valorisation de cet édifice
L'église de Fontenille date de 1870, en remplacement de l'ancienne et vaste église de Saint-Médard, vendue comme bien national sous la Révolution et à demi-démolie en 1818. En 2004, la municipalité décide d'installer une horloge et d'éclairer l'intérieur du clocher.
L'église de Fontenille date de 1870, en remplacement de l'ancienne et vaste église de Saint-Médard, vendue comme bien national sous la Révolution et à demi-démolie en 1818. En 2004, la municipalité décide d'installer une horloge et d'éclairer l'intérieur du clocher.
Le lavoir couvert de Couturette
Le château de Couturette (XIe siècle), siège d'une seigneurie, est une vieille gentilhommière flanquée de deux tours d'angle et jadis entourée de douves.
La fontaine de Rhy
La fontaine des Trembles
Les déversoirs dans le lit du Rhy servaient autrefois à inonder les champs afin de cultiver le chanvre.
Le bois de pin et la mare des Chaumes pelées est un site en réserve qui héberge une faune diversifiée et plusieurs espèces d'orchidées.
La mare des Chétifs prés abrite une faune très variée et parfois rare.
Les prés de Fontenille forment un écosystème propice à de nombreuses espèces d'orchidées et de papillons.
La Boutonne
La Boutonne, longue de près de 100 kilomètres, prend sa source au sud des Deux-Sèvres, entre en Charente-Maritime à Saint-Séverin et Dampierre-sur-Boutonne avant d’aller se jeter dans la Charente à l’ouest des Vals de Saintonge. Vingt-cinq communes des Vals de Saintonge sont baignées par la Boutonne.
Composante essentielle des paysages et véritable coulée verte au milieu des plaines du nord de la Saintonge, la Boutonne a dessiné, le long de son cours, méandres, îles, marais et plaines inondés en hiver. Ses rives ont très tôt attiré les hommes, comme en témoigne la nécropole mésolithique (entre – 8500 et – 8000) découverte à La Vergne.
À partir du Moyen Âge, la force hydraulique a permis de mouvoir les roues de nombreux moulins. Navigable jusqu’à Saint-Jean-d’Angély, la Boutonne a fait de cette ville une cité prospère grâce à son port fluvial, en activité jusqu’à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, les écluses comme celle de l’Houmée, à Torxé, sont les témoignages de l’aménagement de la rivière pour favoriser la navigation.
Peupleraies artificielles
Mais l’activité humaine liée à la Boutonne qui marque encore le paysage est l’exploitation, à partir du début du XXe siècle, de peupleraies artificielles. Les peupliers, qui croissent sur des terrains alluviaux, aérés et humides voire temporairement inondés, ont trouvé ici le cadre idéal pour leur implantation. Espèce à croissance rapide, les peupliers sont plantés en alignements afin de rationaliser l’espace et de permettre une production améliorée.
Le bois de peuplier est un matériau polyvalent employé dans divers secteurs, mais le principal débouché en Poitou-Charentes et en Vals de Saintonge est le déroulage. Cette industrie nécessite un bois de qualité, qui exige un entretien attentif des peupleraies.
D’importantes usines, créées au cours du XXe siècle non loin de la Boutonne (Malvaux à Loulay, Lécuiller à Tonnay-Boutonne, BDR à Poursay-Garnaud, Joubert à Saint-Jean-d’Angély, etc.), mais aussi des scieries artisanales ont exploité cette ressource. Après une diversification avec l’utilisation de bois exotiques dans la seconde moitié du XXe siècle, une tendance au retour au peuplier du bord de Boutonne s’observe depuis ces dernières années.
Article publié dans Sud-Ouest le 29/08/2017 à 3h40. Mis à jour à 9h00 par Philippe Brégowy.