Grande Lance de Domène en boucle par le Col des Lances et le Lac du Loup

⚠️ Impérativement lire les Infos pratiques avant d'entreprendre cette randonnée, en particulier sur l'équipement, la difficulté et la meilleure saison.

Se garer au Pré Raymond, après le parking des Quatre Chemins (la route n'est pas goudronnée sur environ 1km).

(D/A) Du parking, prendre le large chemin carrossable qui grimpe au Sud. Ce chemin est balisé de Jaune (PR^®) et de Rouge et Blanc (GR^®) ; il est rejoint par le GR^®549A venant de la gauche et continue à grimper toujours au Sud pour se transformer en sentier en lacets qui monte dans la forêt au Sud-Est avant d'effectuer une traversée d'environ 1km à niveau pour sortir de la forêt et se hisser jusqu'au Lac du Crozet.

(1) Contourner le lac par le sentier sur sa berge Est (rive droite orographique) pour remonter ensuite le Vallon du Mercier (Sud-Est) et atteindre ainsi le Col de la Pra.

(2) Au col, suivre à gauche la direction indiquée des lacs du Domènon et de la Croix de Belledonne (marques Jaunes, direction initiale au Nord Est). Ma trace GPS passe par le sentier le plus proche du torrent du Domènon mais le sentier de gauche convient également et les deux se rejoignent sous le distributeur des eaux du lac (cf. Pendant la randonnée ou à proximité). Le sentier est ensuite cairné dans les éboulis de gros rochers bordant la cascade supérieure du Domènon. Peu avant le lac, le sentier tourne à droite (Sud) pour longer la base de falaises et un petit passage sur les rochers peut être très glissant et dangereux en cas de neige ou d'humidité.

(3) Sitôt arrivé au lac, chercher à gauche un rocher marqué d'une grosse flèche Jaune indiquant la sente montant à la Lance. Cette sente raide monte au Nord-Est droit dans la pente. Les marques Jaunes sont assez récentes et suffisamment nombreuses pour toujours voir la suivante lorsqu'on arrive à l'une d'elle. Les derniers mètres sous le sommet s'effectuent plein Nord en passant de petit blocs de rochers.

(4) Au sommet couvert de dalles confortables, repérer les trois cols sur la crête Est menant au Pic Couttet
(cf. cette photo et celle-ci ainsi que les indications qui y figurent - on y voit bien les 2 derniers cols). L'itinéraire consiste à viser le col le plus proche (anonyme), à contourner par leur base les rochers qui bordent de part et d'autre le deuxième col (celui du Lac Blanc sur la carte IGN) et à remonter par des éboulis au dernier col (anonyme sur la carte IGN).

Rejoindre donc le premier col en descendant le long de la crête (plein Est) sur le versant Sud. La maigre trace de la crête se perd au col.

(5) À ce col, descendre à l'Est-Sud-Est dans la pente raide en éboulis pour contourner la base des rochers sous le Col du Lac Blanc, puis remonter à l'Ouest-Nord-Ouest dans des éboulis un peu moins raides et formant un petit vallonnement, vers le large Col du Pic Couttet (anonyme sur la carte IGN).

(6) Au col, si la pente paraît trop raide ou si les conditions sont mauvaises (enneigement instable), ne pas hésiter à suivre la variante de retour rapide décrite plus bas. Sinon, passer le col et descendre au Nord-Nord-Ouest dans un couloir dont la base se rétrécit et est encombrée d'un névé en glace. En fin de saison, il est possible de longer ce névé par sa rive gauche, en descendant dans la rimaye, mais sinon il faut chausser les crampons pour le franchir et atteindre la base des falaises et éperons vers 2400m d'altitude.

Obliquer alors à gauche, plein Ouest, pour remonter diagonalement des éboulis (ou névés suivant la saison) très raides sous les à pics rocheux de la crête précédemment parcourue (entre (4) et (6)). Il n'y a toujours ni traces ni cairns.

En vue du Col des Lances, remonter par sa rive gauche (donc sur la droite) par des pentes herbeuses un peu moins instables que les éboulis centraux, et rejoindre le col en s'aidant des rochers à main droite.

(7) Au col, faire quelques pas sur l'autre versant pour observer le Lac du Glacier de la Sitre (le fond de carte topographique IGN est obsolète depuis 30 ans et n'indique pas ce lac) et le cairn posé sur un gros rocher à l'extrémité Est du lac (cf. photo de repérage). Descendre à vue vers le lac et ce cairn, par des rochers bien plus confortables que sur la rive précédente.

(8) Au cairn, repérer d'autre petits cairns sur la droite (Nord-Nord-Est) posés sur les roches moutonnées formant le verrou glaciaire du lac. Partir vers ces cairns, en rive droite de l'émissaire du lac, et descendre dans des barres rocheuses relativement faciles sauf en cas de pluie ou de neige pour rejoindre le ruisseau à la base du verrou.

(9) Traverser le ruisseau puis descendre sa rive gauche au Nord-Ouest, dans une trace cairnée menant au sentier du GR^®549 en contrebas.

(10) Prendre pied et tourner à gauche (Ouest-Sud-Ouest) sur le GR^®549 (Rouge et Blanc) pour remonter au col anonyme surmontant le Lac du Loup.

(11) Au col, redescendre toujours sur le GR^® en direction du lac (Ouest-Sud-Ouest). Arrivé au lac, le sentier tourne à droite (Nord-Ouest) pour descendre ensuite dans le talweg du vallon du Loup. Rejoindre ainsi le sentier bordant le Lac du Crozet.

(1) Tourner à droite sur ce sentier, balisé alternativement en Jaune et en Rouge et Blanc, et suivre celui-ci par l'itinéraire de l'aller, jusqu'au parking (D/A).

Difficulté :
La cotation de cette randonnée est due à la section entre (6) et (7) (descente abrupte vers le Lac Blanc nécessitant crampons et piolet même en fin de saison, puis remontée au Col des Lances par de très raides pierriers) et au passage délicat sur des rochers arrondis entre (8) et (9) (du Lac du Glacier de la Sitre — inconnu des cartes topographiques IGN au franchissement du ruisseau correspondant). Si l'on désire éviter ces passages, il vaut mieux revenir du sommet par la variante retour rapide.

Cette randonnée est à proscrire en cas de temps instable, il faut que le rocher soit totalement sec en fin de saison ou que la neige y adhère bien en début de saison.

⚠️ Attention, le terrain difficile allonge considérablement cette randonnée et un bon marcheur mettra au moins 10h à la parcourir en fin de saison, sans compter les pauses.

Équipement :
Le versant Nord de la Grande Lance de Domène était couvert de glaciers il y a moins de 40 ans. Celui de la Sitre résiste péniblement, mais plusieurs névés sont aussi en glace permanente; en particulier, celui terminant le couloir sous le Col du Pic Couttet (6) ne dégèle jamais. Il faut impérativement emporter piolet et crampons pour le passer. Le casque est aussi indispensable, car les chamois et bouquetins abondent et déclenchent de nombreuses chutes de pierre.

Par ailleurs, des bâtons sont utiles dans les éboulis remontant au Col des Lances, mais il faut pouvoir les ranger dans le sac lorsque l'on se sert du piolet.

Saison :
En début de saison (juillet), les névés couvrent encore les pente Nord de la Grande Lance, facilitant grandement la progression (crampons et piolet sont néanmoins indispensables). Attention cependant à la neige qui peut rendre le passage des rochers sous le Lac du Glacier de la Sitre (8) très exposé si la couche est instable.

Eau :
Il n'y a pas de point d'eau entre le départ du Lac du Petit Domènon (3) et le Lac du Glacier de la Sitre (8). Il vaut mieux filtrer l'eau des lacs.

Variantes :
Il existe plusieurs variantes de cette randonnée:

Retour rapide, pour ceux que la raideur du couloir sous le Col du Pic Couttet rebuterait. Dans ce cas, descendre à vue depuis le col, d'abord au Sud-Ouest sur une épaule de terrain, puis, avant de buter sur des escarpements rocheux, tourner à gauche (Est) pour revenir à niveau dans la combe bordant le contrefort Ouest du Pic Couttet, et plonger dans celle-ci plein Sud pour atteindre le replat où coulent plusieurs ruisseaux. Longer ceux-ci plein Ouest jusqu'à arriver sur le sentier bien cairné et balisé qui mène aux Lacs des Domènons et les longe jusqu'en (3). De là, revenir sur les pas de l'itinéraire aller jusqu'au Col de la Pra (2) puis au parking (D/A).

Cette variant rapide change la difficulté de la randonnée en Très Difficile (difficulté liée au dénivelé et aux passages hors sente dans des éboulis).

Sommet de la Petite Lance de Domène, pour ceux qui auraient trop d'énergie en arrivant au Col des Lances.
Au col (7), suivre l'arête qui file au Nord-Nord-Ouest vers la Petite Lance de Domène. Franchir quelques passages rocheux n'excédant pas le 3 et passer les dalles sous le sommet par la gauche. Le retour au col s'effectue par le même chemin.

Dents du Loup, pour ceux que l'ascension de la Petite Lance n'aurait pas épuisés.
Au Lac du Loup, à l'endroit où le GR^®549 tourne à angle droit à droite (Nord-Ouest) pour descendre (marques Rouge et Blanches et Jaunes en angle droit), ne pas suivre le sentier mais continuer tout droit sur l'épaule de terrain et remonter celle-ci au Sud-Ouest jusqu'à la base des rochers des Dents du Loup. Arrivé à cette base, suivre la trace montant au Sud-Est et menant à la crête (voir la photo).

Faune :
Les bouquetins abondent sur les pentes Sud de la Grande Lance de Domène. Ils apprécient particulièrement le haut du couloir d'accès (entre (3) et (4), assez haut), les roches moutonnées qui forment un replat au Sud-Est du sommet, et les épaules de terrain sous le Col du Pic Couttet (6). Cf. les photos.

Les chamois préfèrent les pentes Nord de la Lance, car elles sont moins fréquentées. En descendant du col (6) il est normal de les surprendre.

Lors de ma dernière visite, j'ai vu un aigle nichant dans les falaises sous la crête entre (5) et (6), côté Nord.

Distributeur des eaux du Domènon :

Vers 2250m, entre (2) et (3) se trouve un ouvrage d'art d'où sortent les cascades du Domènon.

Lors de la révolution industrielle de la houille blanche, les entrepreneurs des villes de Domène et Lancey (où Aristide Bergès s'était installé) se disputaient les eaux du Domènon, source de puissance hydro-électrique. Leurs ouvriers venaient régulièrement détruire les installations concurrentes pour détourner les eaux du Domènon soit vers le lac du Crozet, soit vers le vallon du Domènon proprement dit. Cette petite guerre dura 20 ans jusqu'à ce qu'en 1884, un jugement de la cours de Grenoble prononce un droit définitif de partage pour ⅓ des eaux à la ville de Lancey (limité à ½ m³/s) et les ⅔ restant à la ville de Domène. Un ingénieur fut alors commissionné pour réaliser un répartiteur répondant à ces exigences, et celui-ci est toujours fonctionnel et visible sous le replat suivant la première cascade du Domènon. Le répartiteur fut mis en place en 1894 et donne toujours satisfaction, malgré les conditions extrêmes (gel, rocs charriés par le torrent) auquel il est soumis.

Un système de protection empêche les rochers d'arriver dans le répartiteur. L'eau y entre par le bas, et remonte dans un cylindre muni à son haut de de 3 déversoirs exactement au même niveau: 1 pour Lancey, et 2 pour Domène. Le tout est recouvert d'une voute en maçonnerie pour protéger l'installation.