Grande Grotte des Eaux-Chaudes
Spéléologie
L'exploration de la Grande Grotte des Eaux-Chaudes a commencé en 1907 par Martel, puis par De Joly dans les années 30, puis par la SSP Bordeaux à partir de la fin des années 50 et enfin par l'ASPLF (Libourne) dans les années 90 (toujours en cours).
Source www.karsteau.org
Cette cavité est l'une des plus visitée des Pyrénées par des spéléologues.
Cent ans d’exploration au compteur ont permis de découvrir 13 km de galeries et de les remonter sur 800 m de dénivelée dans une eau glaciale à 4°. C’est colossal ! En 1952 la rivière est captée à 800 m de l’entrée et amenée par un canal souterrain puis une conduite forcée à l’usine électrique de Miègébat.
''Source ogeurandonne"
Situation
Ce réseau est constitué d’une grande faille qui traverse d’est en ouest le massif calcaire que dominent le pic de Cezy et les pics des Arcizettes, au sud de Lauruns dans les Pyrénées Atlantiques.
Historique
Un siphon (120m ;-10) situé à 1650 m de l’entrée naturelle avait stoppé la découverte de la grotte jusqu’en 1981, année où le siphon avait été franchi par JP Caldier et bernard Parodi. Les années suivantes, la SSPB avait réalisé post-siphon l’exploration de 4300m de galeries.
En 1989, Bernard Gauche et Henri Jambert shuntent une trémie par une escalade et ouvrent l’exploration de la rivière des Arcizettes. Elle sera poursuivie les années suivantes jusqu’à la plongée du siphon terminal, situé plus de 800m au-dessus de l’entrée ?
Description
Son aspect général est celui d’un canyon étroit de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Dans son fond, coule un torrent qui dévale de multiples cascades, séparées de temps à autres par des lacs.
Le débit est très variable, de 100 l/s à plus de 2 m3, essentiellement en fonction de la quantité de neige sur les plateaux supérieurs.
Le S.1 est à 1650m de l’entrée. 2400m après deux torrents convergent à la faveur d’un croisement de failles.
Vers le sud-est, les galeries avaient été remontées sur 1700m jusqu’à une étroiture située sous le plateau des mines de cuivre à quelques centaines de mètres du réseau Cezy.
Dans la direction est-ouest, le cours principal est remonté jusqu’au siphon terminal après plusieurs escalades de cascades.
Source http://www.plongeesout.com
Le siphon est dit terminal car de par sa forme il empêche toute poursuite d'exploration. Il se situe 800m plus haut en dénivelé que l'exsurgence.
La Petite Grotte des Eaux-Chaudes
Il s'agit également d'une grotte exsurgence.
"Avant d'arriver à la grotte principale des eaux chaudes, on trouve à 895 m, une autre résurgence qui jaillit d'une voute pénétrable de seulement sur quelques mètres. L'eau était le 19 juillet 1907 à 6°,9 et le 28 août 1908 à 6°,5 , soit 1°3 et 0°,5 de plus qu'à la grande grotte. L'origine des deux est donc différente, à moins que, par suite d'un débit moindre ou d'un plus intime contact." Source Rapport sur l'exploration souterraine hydrologique réalisée entre 1907 et 1908, par Martel, 1910.
"Concernant l'alimentation des eaux de la petite grotte, Ludovic Gaurier soumet dès 1923 l'hypothèse à l'appui d'un pendage vers le nord, que les eaux qui déversent dans la petite grotte proviendrait d'un bras de dérivation du torrent situé dans la partie supérieure du grand éboulis (chaos) de la grande grotte. Il conclu que les deux grottes serait alimentées par des pertes de la haute vallée du Soussouéou." Source Bulletin pyrénéen, n°202 page 427 à 430, décembre 1931.
"En ce qui concerne les grottes des Eaux-Chaudes, l'origine des eaux qui les parcourent semble devoir être attribuée soit à la zone d’absorption du plateau d'Anouillas, soit à celle du plateau de Cézy, soit encore à la zone des pertes du gave de Soussouéou, peut-être même simultanément à toutes les trois » ref : « contribution à l'étude spéléologique du massif calcaire des Eaux-Bonnes." Source Essai Alain Champ et N. Lichau, membres de la SSPB, 1960.
On trouve dans les ruisseaux des 2 grottes des cailloux roulés d'ophite, de granite de de quartzite.
L'énergie hydro-électrique
Au beau milieu de la Grande grotte des Eaux-Chaudes, 100m plus haut que l'exsurgence, entre les cascades Gaurier et Fajollesse trouve un mini-barrage de main humaine. C'est le captage pour la centrale de Miègébat. La rivière souterraine est partiellement captée, entraînée dans un très long canal souterrain artificiel, avant de passer par la chambre d'eau de Miègébat puis pénétrer dans les conduites forcées qui dirigent l'eau vers la centrale électrique de Miègébat 400m plus bas. Cette chambre d'eau et les conduites forcées sont parfaitement visibles sur la carte IGN et sur le terrain en poursuivant le sentier arrivant à la Grande Grotte d'Eaux-Chaudes.
"En 1894, un industriel d'Oloron, Raphaël Lavigne, proposa de construire un barrage sur le gave d'Ossau, à 200 mètres en aval du village de Gabas. De ce barrage, devait partir une canalisation forcée qui, après avoir capté le gave de Sousséou, conduirait toute cette eau dans une usine que l'on construirait à Miègébat pour fournir une importante quantité d'électricité. Après plusieurs abandons et reprises du projet, les travaux de la chute du Hourat s'achèvent en 1924. La centrale du Hourat est mise en service en juin 1925 alors que Miègébat prend ses fonctions en 1927. L'usine récupérait 12 millions de m3 par an pour produire 14 millions de kWh. L'usine de Miègébat, dont l'une des prises d'eau se trouve dans la grotte des Eaux-Chaudes où coule une rivière souterraine, possède une hauteur de chute de près de 400 mètres, une galerie d'environ 514 mètres, une largeur et une hauteur de 2 mètres.
En 1929, la ligne de chemin de fer qui menait à Arudy fut électrifiée. Le courant provenait des usines hydroélectriques du Hourat, Miègébat et d'Artouste."