Établissement d'un couvent
À quatre ou cinq kilomètres de Melle, dans la commune de Saint-Génard, s'élève,entouré de toutes parts par des vallons, un site bien pittoresque dont les souvenirs se rattachent à l'histoire du pays. C'est Puyberland, qui doit son nom de Puy au latin Podium, le tertre ou motte sur laquelle il est isolé, et à la Berlande qui prend sa source dans la commune limitrophe de Chail, et qui, conjointement avec d'autres ruisseaux, l'entoure de tous les côtés. L'un de ces vallons, au moyen d'un fort empierrement qui subsiste encore, est traversé par la voie romaine de Saintes à Poitiers. Puyberland espèce de promontoire, n'aurait-il point été l'un de ces lieux fortifiés qui, sous l'empire gallo-romain, surveillait et protégeait les chemins publics ?
Ce qui pourrait le faire présumer, c'est sur l'un des points le plus élevés et au midi des bâtiments actuels, un terrain bombé, couvert de débris, que les gens du pays appellent les ruines du Castelle. Ce qui, au surplus, donne encore à notre Puyberland un assez respectable vernis antique, c'est une charte dont la date remonte vers l'an 947, par laquelle Airaldus, Constance, sa femme, et Goscelin, leur fils donnent à l'Abbaye de Saint-Jean-d'Angély, un alleu situé dans la villa Pebernant et dans la Vignerie de Tilloux.
Évidemment ce nom de Peberlant a été estropié, comme tant d'autres, par les scribes du moyen âge, si sujet à caution. Au besoin, tous les doutes seraient levés par ce seul fait que Puyberland était et est limitrophe de Tilloux, (Tillou) dont il dépendait d'aprés cette charte. Quoi qu'il en soit, une haute illustration était réservée dans l'avenir et plus près de nous, à cette antique villa. Maboul va l'appeler la montagne Sainte. Dès les premières année du XVIIe siècle, deux jeunes époux habitaient Puyberland.
Gabriel de Lezay de Lusignan et Suzanne de Céris
Dignes l'un de l'autre par leur haute naissance, mais qui étaient huguenots, car élevés dans l'hérésie de Calvin comme presque toute la noblesse poitevine de cette époque. Une légende dit que Gabriel de Lezay tomba en disgrâce et quitta le pays. Entraîné par ses premières croyances religieuses, ce descendant des Lusignan n'aurait-il point servi sous les ordres de Rohan, ce célèbre chef des protestants, et n'aurait-il point suivi l'exemple de son chef qui, vaincu dans la Provence, après la capitulation d'Allais et le traité de du 28 juin 1629, se réfugia à Venise. Ce qui pourrait le faire croire, c'est qu'à sa rentré dans le royaume, Gabriel de Lezay de Lusignan fait son abjuration à Sainte-Baume, cette grotte sur les montagnes de Provence. Une autre légende dit que Mme de Circé abjura le même jour. Ce couple aurait eu deux enfants, deux filles dont :
Françoise-Marie de Lezay de Lusignan ( Première Abbesse de Puyberland)
Marie de Lezay de Lusignan (Sous-prieure de Notre-Dame de Saint-Sauveur de Puyberland). Probablement décédée avant 1692.
Acte de fondation du couvent de Puyberland ( 26 Juillet 1653)
On peut noter, parmi les nobles demoiselles qui eurent le bonheur d'être élevées à cette école de sagesse, la fille de Jean-Baptiste-Gaston de Vernou de Bonneuil, seigneur de Melzéardet de Dame Elizabeth de Sainte-Maure. La petite de Bonneuil comme l'appelait sa mère, dans un certificat annexé, naquit à Paris le 31 octobre 1691 où elle ne fut qu'ondoyée par suite de l'état de santé. Mais près de douze ans après, le 26 mai 1703, il fut supplé aux cérémonies de son baptême dans l'église du couvent de Puyberland où elle était pensionnaire. Son parrain, Jacques de Nossay, Seigneur de Tilloux, et sa marraine, Dame Marie-Françoise de Vernou, sa tante, religieuse de cette communauté, lui donnèrent les prénoms de Jeanne-Baptiste-Charlotte. Ce fut cette pensionnaire qui à l'âge de 17 ans, peu de jours avant la mort de l'abbesse qui l'avait élevée, devint l'épouse d'André-Josephe d'Aubusson, seigneur de Castel-Nouvel
Prieures perpétuelles du couvent de Puyberlant...
Françoise Marie de Lezay de Lusignan (Madame de Puyberland)
Née vers 1633 † entre 10 juillet 1708 et 15 juillet 1708 à l'âge de 75ans
Madame Suzanne de la Rochefoucault
Née vers 1667 † entre le 01 septembre 1741 et le 25 avril 1742 plus ou moins 75ans
Madame Clémence Vignon Dartas de Ternezieux
Pas grand chose sur elle sauf qu'elle était parente de Mgr Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay et qu'elle était native de la région de Lyon.
Madame Bénigne-Elisabeth de Saint Gelais de Lusignan
Fille de Mire Léon de Saint-Gelais de Lusignan, Marquis de Séligné(1638/1700) et de Madame Elizabeth Poussard d'Anguitard. Elle avait un frère Charles Auguste de Saint-Gelais de Lusignan (1695/1763) et aussi un beau-frère Jean de Condé.
Née vers 1696 † 13 mai 1774 à l'âge de 78 ans
Madame Marie Beaupoil de Saint-Aulaire
Sœur de Mgr Beaupoil de Saint-Aulaire évêque de Poitiers, religieuse professe de l'Abbaye royale de Ligueux,diocèse de Périgueux.
† entre fin 1784 et début 1787
Madame Sophie-Elizabeth Foucher de Circé
Fille de François-Mathurin-Henri Foucher, Marquis de Circé et de dame Marie Gazeau de la Brandanière.
Suivant acte de Minot, notaire de Melle, en date du 20 novembre 1755
† le 24 juillet 1819 à Saint Romans à l'âge de 85 ans
( Sources Historique Monastère de Puyberland) R-F Rondier.
Saint-Génard
La commune de Saint-Génard possède un habitat éparpillé en plusieurs hameaux essentiellement situés le long des cours d'eau : la Marseillaise, la Berlande.
Le village principal s'appelait primitivement Nossay (villa Nauciacus). Il fut le berceau d'une famille de la noblesse poitevine bien attestée dès le XIIe siècle, les de Nossay, seigneurs de Mont (château ruiné situé non loin du village).
Le nom de Saint-Génard vient de l'église paroissiale : on est passé progressivement, au cours des siècles, de «Nossay» à «Saint-Génard-de-Nossay» puis à «Saint-Génard» tout court.
L'église se trouve en pleine campagne, à environ 500m du village. Il s'agit probablement à l'origine d'un ermitage fondé à l'époque mérovingienne. Une vaste nécropole s'est constituée autour de ce sanctuaire à l'époque carolingienne. Puis un prieuré de l'Abbaye de Nouaillé-Maupertuis a été installé au milieu du cimetière ancien, à côté du sanctuaire. Ce prieuré a été détruit lors des guerres de religion. L'église actuelle, de style roman, date probablement du XIIe siècle et contient deux gisants du XVe siècle.