Chef Boutonne
Histoire
Chef-Boutonne, anciennement appelée Caput Wulton tire son nom de la rivière qui y prend sa source, la Boutonne.
Aujourd’hui, chef lieu de canton, la ville compte 2217 habitants. C’est une commune chargée d’Histoire.
Plusieurs vestiges historiques témoignent des temps passés, tels que des habitats gallo-romains à Javarzay et au Pouzac et un cimetière mérovingien où l'on découvrit un coffret à bijoux en terre cuite, des poteries, de la monnaie.
À partir du moyen âge, plusieurs seigneuries s’y succédèrent : Gontaut-Biron, La Rochefoucauld puis Lamoignon. Le dernier marquis de Chef-Boutonne fut le marquis Lamoignon de Malesherbes, connu pour avoir été l’avocat de Louis XVI.
Au moment de la révolution française, Javarzay et Lussais qui étaient des communes à part entière furent rattachées à la ville de Chef-Boutonne.
Un chef-boutonnais, Jean-François Cail (en savoir plus), né en 1804, a porté haut les couleurs de la ville en devenant non seulement un des plus brillants industriels du XIXème siècle, mais également en étant un homme d’avant garde dans beaucoup de domaines.
L’histoire de la ville et de ses habitants est également intimement liée à l’évolution des techniques agricoles. La baisse de l’activité agricole a vu évoluer le développement économique au niveau local vers les activités tertiaires et touristiques.
Les pierres, les monuments, les rues, illustrent ce passé riche en histoire.
Château de Javarzay
classé Monument Historique dès 1862
Le site de Javarzay est occupé depuis l’antiquité par une ferme Gallo-Romaine, domaine de Gavarcius, à l’origine du nom de Javarzay.
Elle devient une ferme Royale Mérovingienne au VIe siècle. Clothaire 1er, fils de Clovis et époux de Radegonde, y séjourna en 559 et Saint-Junien, ermite légendaire, y fut reçu.
Le château que nous voyons aujourd’hui est un des premiers châteaux de la Renaissance en Poitou.
Édifié par François de Rochechouart (compagnon d’armes de François 1er) autour de 1515, il comportait alors 12 tours d’enceinte.
Parmi ses illustres propriétaires, nous trouvons : la famille de la Rochefoucault, le comte de Ponchartrain ministre de Louis XIV, Chrétien Guillaume de Lamoisgnon de Malesherbes avocat de Louis XVI.
Passé entre les mains de différentes familles depuis la Révolution, il fut plus ou moins abandonné à ses ruines. Le Château va revivre à partir de 1982 suite à son achat par la commune de Chef-Boutonne.
Grâce à l’action de l’association « Les Amis du Château de Javarzay » depuis 1983 et à une vaste opération de restauration par les Monuments Historiques en 1995, le château retrouve fière allure.
L’aménagement des salles est l’œuvre des « Amis du Château » rejoints en 2003 par «l’association C.A.I.L.».
Architecture
Édifié par un architecte Tourangeau au tout début du XVIe siècle, bâti de pierres blanches, couvert d’ardoises, il présente la silhouette d’un petit château de la Loire.
Le châtelet d’entrée allie à la fois l’aspect Féodal et l’aspect Renaissance. Sa tour carrée flanquée de tourelles à encorbellement domine le site. Sur ses deux façades les coursives sont interrompues par une travée de fenêtres à meneaux aux décors Renaissance très soignés.
Son porche conserve les traces du pont-levis et du passage des charrettes. Il conduit à la cour intérieure, symbolisée aujourd’hui par une haie d’ifs. La tourelle d’escalier en vis de type féodal dessert l’ensemble des pièces du Château. La Chapelle présente une très belle porte sculptée.La grosse tour d’angle qui demeure est surmontée d’une toiture conique très élancée. et entourée d’un chemin de ronde à larges créneaux.
Elle impressionne par ses mâchicoulis posés sur de longues consoles. La visite permet de découvrir sa charpente d’origine.
Accolée au corps de logis, entre les deux tours, l’orangerie du XIXème accueille le visiteur.
L’aile droite rapportée en 1820 offre un espace d’expositions aux artistes.
Église Saint-Chartier à Javarzay
Classée monument historique en 1840, cette église romane dédiée à Saint-Chartier fut construite au milieu du XIIe siècle et abrite une centaine de sculptures ainsi qu’une dalle funéraire gravée en 1211.
Située sur un chemin secondaire de Saint Jacques de Compostelle, elle fut agrandie au XVIe siècle afin d’accueillir les pèlerins, ainsi le chœur et le portail apportent une touche renaissance à cet édifice.
Église Notre-Dame
Construite entre 1824 et 1830, l’Eglise Notre-Dame se trouve sur l’emplacement de l’ancien château de Chef- Boutonne. L’architecte, Pierre-Théophile Segretain, a basé ses plans sur le style néo-classique, très en vogue à cette époque. C’est la raison pour laquelle elle ressemble à l’Eglise de la Madeleine à Paris.
Château de Chef-Boutonne
Le château occupait un éperon rocheux qui domine la source de la Boutonne mais il ne reste que les vestiges de deux tours et une partie de la muraille d’enceinte. La place Malesherbes porte le nom du dernier Marquis de Chef-Boutonne, avocat de Louis XVI au moment de la Révolution Française. La promenade sur les remparts derrière l’Église, offre aux visiteurs un panorama sur la ville.
Sur les traces de Jean-François Cail
Jean-François Cail est né à Chef-Boutonne en 1804. Autodidacte, il devint très vite inventeur puis ingénieur mécanicien. Puis, il installa ses ateliers à Chaillot, où il fit construire des locomotives dont les célèbres locomotives de vitesse Crampton, des constructions métalliques (viaduc des Fades). Il participa à la modernisation des techniques liées à l’industrie agricole sucrière. Il révolutionna aussi le monde agricole avec sa ferme industrielle de « La Briche » en Indre et Loire, unique en Europe. Il décéda en 1871, après avoir déposé 51 brevets et fut l’un des acteurs essentiels de la révolution industrielle.
Au château de Javarzay, il est possible de visiter une salle d’exposition sur Jean-François Cail aménagée par l’Association C.A.I.L (Comité Autour d’un Inventeur Local).
La place commerçante en centre ville et le lycée professionnel portent le nom de Jean-François Cail . Il est possible de voir sa maison natale en se promenant dans la « venelle » à l’angle de la rue René Coynault.
La Boutonne
La Boutonne prend sa source à Chef-Boutonne, sous le lavoir rue de la Fontaine, puis traverse une partie du département des Deux-Sèvres, et de la Charente Maritime, sur 99 km. Elle se jette dans la Charente à Carillon près de Tonnay-Charente. Ses affluents sont la Brédoire, la Nie, la Sandrenne, la Trezence.
Elle fut aménagée au XVIIIe siècle de manière à faciliter la navigation de commerce et le transport du Pineau, et est navigable à partir de St Jean d'Angély, sur 31 kilomètres.
A Chef-Boutonne, plusieurs petites sources et résurgences prennent naissance de part et d’autre de la rivière jusque dans son lit, on peut ainsi citer : Coupeaume, Pytareau, la Fontaine de la Faiencererie, le Rossignol , Pouvareau, Chandant, le Pouzac, Pyroli, la Fontaine du Château, la Fontaine à Marion et la Fontaine du Pont-Neuf.
Les moulins
Il y a 41 moulins sur la Boutonne en Deux-Sèvres, dont 14 moulins qui ne sont plus en activité à Chef-Boutonne.
Les moulins de Chef-Boutonne en allant de la source vers l’aval sont le moulin des Bessons, le moulin d’Epaillard, le moulin de Pouillet, le moulin de Pouvareau, le moulin de Chandant, le moulin de Javarzay, le moulin de Payré, le moulin des Gonds, le moulin Neuf, le moulin du Guibou, le moulin de Treneuillet, le moulin de Planier, le moulin de Lussais et le moulin de Lusseau.
Les lavoirs à Chef-Boutonne
Autrefois, les lessives se faisaient dans la Boutonne et les femmes se retrouvaient autour des lavoirs dans les différents quartiers du village afin de laver leur linge.
Ainsi, les bords autour des lavoirs étaient empierrés, afin de permettre aux laveuses de s'agenouiller, sur leur genouillon , sorte de baquet en bois garni d'un oreiller. Elles lavaient et battaient leur linge avec un "battou" ou" tapou" pour extraire la lessive restante et décrassaient le linge à la brosse à chiendent sur les tables en pierre construites à cet effet.
Chef-Boutonne compte plusieurs lavoirs dont celui de la source, de Javarzay près de la maison des Lavandières, du Moulin Neuf, de Pouvareau entre autres.