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Randonnées La Noira

Cette ancienne carrière fut le théâtre d'occupations préhistoriques par Homo heidelbergensis il y a a plus de 670 000 ans.

Des groupes se sont établis sur les berges de la rivière du Cher à la fin de l'interglaciaire, lorsque les températures avoisinaient celles que nous connaissons actuellement. Ils quittent la région quand le froid est trop rude. Les restes archéologiques ont été retrouvés enfouis sous l'épaisse couche de sables graveleuses dans la formation fluviale Les Fougères du site de La Noira situé sur la commune de Brinay, adjacente à celle de Quincy.

Autrefois une carrière de sables, le site de La Noira est découvert en 1970. Il a été le théâtre d'études systématiques en géochronologie et préhistoire des formations fluviales fossiles, menées dès 2003 par le préhistorien Jackie Despriée, rattaché au Musée National de l'Histoire Naturelle. Les fouilles archéologiques de La Noira ont quant à elles été poursuivies en 2010 par lui et l'équipe de Marie-Hélène Moncel, directrice de recherche CNRS rattachée au MNHN.

Les fouilles ont mis à jour un atelier de 100m² de débitage et de façonnage acheuléen. Les assemblages lithiques de ces premiers habitants de la Brinay actuelle ont été confectionnés à partir de blocs de meulières retrouvés sous la couche des graves sableuses qui ont été datées d'il y a plus de 670.000 ans et déposés par le Cher au fil des millénaires, en réponse aux cycles climatiques durant le Pléistocène inférieur et moyen. Ces populations acheuléennes ont donc très probablement été attirées par ces matières premières et d'autres ressources offertes par la proximité de la rivière telles que l'eau, le gibier et les carcasses de grands herbivores qu'ils charognaient, etc. Ils ont établi leur atelier et leur habitat le long de la berge de la rivière (le lit du Cher s'est affaissé depuis). Aucun reste osseux d'animaux n'a été retrouvé, le sol est trop acide, mais l'étude technologique et tracéologique des outils révèle des compétences élaborées dans le débitage et le façonnage des meulières chez Homo heidelbergensis.

Nucléus, bifaces, outils bifaciaux, hachereaux et autres petits outils font partie des milliers d'objets collectés au cours des fouilles et Marie-Hélène Moncel y a même détecté un nucléus avec quelques traits annonçant le futur débitage Levallois... Les études sont encore en cours et elle croise ses recherches avec celles d'autres sites acheuléens européens fouillés dans le cadre du programme ANR PremAcheuSept et de programmes plus récents menés notamment à Notarchirico en Italie, où des restes osseux de grands herbivores ont été conservés.

La particularité du site de La Noira est son ancienneté. Jusque-là, l'Acheuléen le plus ancien était situé au sud de l'Europe de l'Ouest. La découverte de La Noira a donc révolutionné les études des premiers peuplements acheuléens en Europe du nord-ouest, en devenant l'un des plus anciens sites acheuléens européens mis à jour. Une fois les études artefacts terminées, la matériel sera conservé au Musée de Bourges.