Le Canal des Moines
Le Canal des Moines est un canal d'irrigation situé sur la commune d'Aubazines, en Corrèze, construit par les moines de l'abbaye d'Obazine au XIIe siècle.
Il fait l'objet de protections au titre des monuments historiques.
Puisant les eaux du Coiroux en amont d'Aubazines, il longe le flanc de la vallée jusqu'à amener ses eaux au niveau du village. Les moines ont dû par endroits entailler la roche (brèche Saint-Étienne, baignoires, bretèches) et soutenir l'installation par des murs de soutènement afin de faire passer les eaux ainsi déviées.
Histoire
Le site ne disposant que de quelques petites sources, un canal est créé au xiie siècle, après 1142, par les moines de l'abbaye cistercienne d'Obazine sous Étienne d'Obazine le premier abbé, afin d'amener l'eau nécessaire à leur abbaye, à la vie, à l'hygiène, au fonctionnement des moulins et des ateliers ainsi qu'à l'irrigation des potagers et des prairies.
Le canal part d'un lieu reculé en amont du village où est aménagée une déviation des eaux du Coiroux. À l'endroit de cette prise d'eau se trouvaient un moulin et un vivier qui ont disparu. Le canal longe le flanc de la montagne jusqu'au bourg, avec une pente de 0,5%, laissant en aval le ruisseau se transformer en torrent.
Pour mener à bien cette construction, les moines ont dû par endroits contourner ou entailler la roche en granit (brèche Saint-Étienne, baignoires, bretèches) et soutenir l'installation par des murs de soutènement épais et étanches afin de faire passer les eaux ainsi déviées à une quarantaine de mètres au-dessus du précipice.
Une légende raconte que la construction du canal fut arrêtée par la présence d'un énorme bloc de granit. Étienne leva alors la main, bénit le rocher qui fut alors tranché et une brèche apparut.
En dépit de la vente du monastère à la Révolution, le canal est maintenu et continue toujours d'approvisionner un grand nombre de parcelles de la commune. Il est classé au titre des monuments historiques le 12 avril 1965 puis le 24 janvier 19661, mais la tempête de 1999 et la canicule de 2003, conjuguées au passage des touristes et des escaladeurs l'ont grandement fragilisé, conduisant à une opération de restauration menée de 2006 à 2010.
Le canal est accessilble tout le long de son parcours par un sentier qui le longe ; l'eau prend de la vitesse, en raison d'une pente devenue forte, pour arriver sous le bâtiment de l'ancien moulin abbatial et terminer sa course dans un vaste bassin rectangulaire, l'ancien vivier, aménagé sous les fenêtres du réfectoire.
Le monastère des femmes du Coyroux
Des bâtiments (XIIe siècle), il ne reste que les murs ruinés de l'église. C'est dans un écrin de verdure au creux de la rivière du Coiroux, que l'on entend doucement ruisseler, entourés par les arbres, que les vestiges de ce monastère féminin se découvrent agréablement à l'occasion d'une balade dans les sous-bois qui, partant de l'abbaye, longe des maisons anciennes et traverse les cascades du Coiroux
L'Abbaye d'Aubazines
Le fondateur de l’abbaye, Étienne, se retire comme ermite, vers 1125, dans les bois épais couvrant l’éperon sur lequel est maintenant bâti le village. «Physiquement séparé de tous, mais spirituellement unis à tous», il inaugure l’aventure spirituelle d’Aubazine. Celle-ci est marquée par la fondation d’un monastère double, l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes, et l’adhésion à l’Ordre cistercien. À travers les hauts et les bas que traverse toute institution, l’aventure cistercienne s’y poursuit jusqu’à la révolution française, imprégnant les pierres de l’abbaye de cette sérénité lumineuse qui frappe encore les visiteurs.
Au début du vingtième siècle, l’abbaye qui accueille en son sein la congrégation religieuse du Saint-Cœur de Marie depuis quelques temps déjà, abritera aussi, dans l’orphelinat tenu par les sœurs, une pensionnaire célèbre en la personne de Gabrielle Chanel. Pendant la deuxième guerre mondiale, l’orphelinat des sœurs servira de couverture pour abriter et sauver de la mort un certain nombre de jeunes femmes et fillettes juives.
Depuis 1965, l’abbaye relève de l’Église grecque melkite catholique, une Église de tradition byzantine unie à Rome.
L'église abbatiale
L'église abbatiale commencée en 1156 est consacrée en 1176, et fut l'une des plus grandes églises du Limousin.
En 1731, les dépenses d'entretien étant trop importantes, les moines ont fait démolir la façade et 6 travées de la nef soit 36 mètres sur les 92.
La façade actuelle est un clocher-mur limousin comportant un pignon triangulaire percé de 3 baies pour les cloches.
La nef, qui comporte 3 travées, est couverte d'une voûte en berceau brisée sur des arcs-doubleaux. Elle est bordée de bas-côtés voûtés d'arêtes, les arcades reposant sur des piliers carrés flanqués de colonnes engagées.
Conformément au plan cistercien, le transept est aussi large que la nef, le chœur qui est peu profond et sans déambulatoire est à chevet polygonal, éclairé par 3 fenêtres à plein cintre.
De chaque côté du chœur il y a 3 chapelles rectangulaires, avec chacune son autel de pierre, qui sont disposées symétriquement sur le côté Ouest.
Dans la muraille de gauche de la nef, les 3 fenêtres contiennent les verres les plus anciens de France.
Sous la Révolution française, Aubazine devient une commune, par démembrement de la paroisse de Cornil, l'église abbatiale devient église paroissiale.
Vers la fin du XIXe siècle, l'église est classée Monument Historique
Le 18 février 1978, émission d'un timbre postal, d'une valeur de 1,25 francs, représentant l'église abbatiale d'Aubazine.
Le tombeau de Saint-Étienne d'Obazine
Le tombeau de Saint-Étienne d'Obazine, œuvre datant du XIIIe siècle, est placé à l'extrémité du croisillon Sud du transept. C'est une grande châsse calcaire en forme de sanctuaire qui abrite le gisant du Saint en habits sacerdotaux.