Sous l’impulsion d’un groupe d’habitants de la commune de Bournazel, le Syndicat d’initiative et la Mairie de Bournazel se sont associés pour mener à bien un important chantier de réouverture et d’entretien de chemins ruraux afin de les rendre accessibles à la randonnée pédestre, merci de respecter leur travail.
Description de la randonnée
Départ : Parking du Caussanel.
(D/A) Depuis le parking, aller au foirail (place de l’entrée du château) et prendre la petite route goudronnée à gauche de la salle des fêtes. Au carrefour (départ de tous les sentiers), suivre le balisage Vert Foncé. À la route, à forte montée, continuer et dépasser Caldecoste, et arriver à un croisement.
(1) Prendre à gauche le chemin montant (point de vue) et, au Nord, la chaîne des Puits. Prendre plus loin le sentier descendant à droite, à l’orée de la forêt, et arriver à une branche.
(2) Au carrefour des chemins, prendre à gauche et descendre entre les prés (chemin encaissé, boueux par temps de pluie), puis un chemin herbeux agréable (jardins) et arrivée à Bournazel par la Chapelle du Fraysse.
(3) Tourner à gauche deux fois, puis sur le premier chemin à droite pour rejoindre le point de départ (D/A).
L'étang de Cavagnac.
C‘est après le hameau de Caldecoste qui est accroché au flan du «Puech», sur le chemin de crête, que vous découvrirez ce point de vue qui dévoile toute la partie Sud-Ouest de la Commune de Bournazel, avec notamment à l’Ouest le village avec la flèche du clocher et le château ; et à l’Est, l’étang de Cavagnac.
Le « Grand étang des Landes » ou «de Cavagnac», le plus étendu du Rouergue avec 21 ha, est indissociable de l’histoire du château de Bournazel qui fut reconstruit en 1545 par la famille de Buisson de Bournazel.
En 1624, le vaste domaine fut érigé en marquisat, à cette époque, l’étang avait un usage piscicole pour la pêcherie : conformément à la religion catholique qui voulait que la vidange des étangs ait lieu pendant le Carême, soit entre Mardi Gras et Cendres, soit la Semaine Sainte entre Rameaux et Pâques ; l’étang de Cavagnac était régulièrement vidangé. Il était alors considéré, entre autre, comme un important vivier à poissons hébergeant des tanches, carpes, perches, gardons, brochets voire anguilles… En 1875, Henri Affre (in J. Arnal, 2003) notait que «les viviers en Rouergue fournissaient une ressource pour l’alimentation publique conformément aux abstinences prescrites par l’Église. On pêchait en abondance du poisson dans les vastes viviers..., de Bournazel. Ces viviers permettaient de conserver le poisson vivant et une pêche aisée avant de procéder à sa vente».
Une autre fonction de cet étang était la chasse du gibier d’eau, il était alors qualifié de «canardière» réservée au Seigneur des lieux. Il servait également de « païssière » ou « payssière » (réservoir ou réserve d’eau) pour alimenter le moulin de Cavagnac, toujours pour l’usage exclusif du Seigneur. Enfin, il était aussi utilisé pour l’irrigation des terres.
En 1864, le château, l’étang et son moulin passèrent à la famille De Marigny. Entre-temps, la chaussée de 110 m de long fut entièrement restaurée en 1794.
Au début du XXe siècle, l’étang fut séparé du domaine et fut acheté en 1927 par un propriétaire privé, qui fit construire le pavillon de pêche situé près de la chaussée. Le moulin de Cavagnac, appartenant aujourd’hui à un autre propriétaire, a fonctionné jusqu’en 1969.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’étang fut réquisitionné comme réserve d’eau pour actionner le moulin et la pêche fut donc interrompue. Il y a plusieurs décennies, lors de la pêche biannuelle, les poissons étaient vendus aux paysans qui les conservaient dans des abreuvoirs, des auges…
Deux opérations étaient nécessaires pour l’entretien régulier de l’étang : le faucardage de la végétation aquatique 2 fois par an à l’aide d’un bateau-faucardeur, et l’essartage (nettoyage) lors de la vidange biannuelle de l’étang. Une griffe munie d’un treuil permettait d’éliminer l’excès de végétation flottante (nénuphars). Les phragmites et les scirpes des marais servaient alors de litière pour les troupeaux. La dernière vidange de l’étang de Bournazel eut lieu en 2003. En effet, depuis cette date, l’étang a une nouvelle vocation : le développement touristique lié à la pêche de la carpe au « No-Kill », les carpes pêchées étant remises à l’eau après avoir été photographiées en tant que trophées.