L'écoute est très subjective et dépend totalement des conditions temporelles et climatiques de l'instant. La description ci-après relève de notre propre perception à un temps donné. Libre à vous maintenant d'appréhender ce milieu sonore tel qu'il vous vient, oreilles tendues.
(D) Du Pont Beau de Rochas partir en face dans la Rue Jules et Alexandre Arnoux.
Premier point d'écoute : au pied du panneau indiquant le début de la course à pied. Le flux incessant des véhicules est omniprésent. Ce dernier masque de son peut provenir de la rivière. Les différents chantiers dans la ville mais aussi le lit du torrent s’ajoutent à cet orchestre urbain. Le vent agite également par moment le feuillage des arbres et buissons. Enfin bien-sûr, la saisonnalité nous permet d’expérimenter un effet de sol aux endroits où des feuilles mortes se sont entassées.
Deuxième point d'écoute : entre le pont et le tunnel. Quand on s’assoit sur le petit muret le bruit de la rivière masque le bruit des voitures sur la route devant nous. Cependant, en horizon acoustique, le son des voitures qui passent au loin se retrouve à notre gauche et crée un effet de coupure avec le son de la route. De notre oreille gauche nous entendons le bruit fort de l’eau qui coule dans la rivière et de notre oreille droite, il faut être très attentif pour entendre un écoulement plus doux.
Troisième point d'écoute : dans le tunnel. À ce point d'écoute, c'est à nous de faire vivre l'environnement sonore. Bien que l’écho soit faible, il est intéressant de claquer par exemple dans ses mains ou de crier. L’entrée et la sortie du tunnel se font dans un fondu enchaîné de la circulation toujours très importante à cet endroit. Le lieu parvient tout de même à créer une coupure avec l’extérieur pendant un court instant. Le craquement des feuilles mortes sous nos pieds est encore une fois inévitable voire plus intense grâce à la réverbération.
Quatrième point d'écoute : au coin de la Rue Antoine Heroët. La circulation plus grave est moins dérangeante. La rue est paisible. L’ensoleillement change totalement de l’ambiance thermique froide du tunnel. Des chants d’oiseaux nous invitent. Nous nous attendons alors à découvrir des espaces plus verts et accueillants par le feuillage des arbres tels que des figuiers ou des cyprès. Au loin, des éclats de voix dans les maisons et la cour de l’école nous parviennent. Par moments, le calme est rompu par le passage de voitures ou encore par l’ouverture de portails.
Cinquième point d'écoute : à l'intersection avec la Rue Victorin Camoin. Un couloir de vent venant de notre gauche nous percute. Nous percevons des bruits du quartier jusqu'alors imperceptibles. En effet, des oiseaux chantent agréablement et des éclats de voix émergent du Collège Gassendi non loin de là. Nous remarquons que l’horizon acoustique des voitures est de moins en moins fort.
Sixième point d'écoute : au 21 Rue Chastel. Le vent se lève d’un seul coup faisant frémir le feuillage dans les jardins. Sur notre gauche, le terrain d’une maison au portail blanc donne une ouverture sur une nature plutôt silencieuse. De ce lieu nous parvient les stridulations de quelques insectes et le jacassement de pies. Tandis que sur notre droite dans un jardin plus petit, le tintement d’un carillon se fait entendre. L’effet de sol grâce aux feuilles mortes est encore omniprésent.
Septième point d'écoute : au pied du marronnier. Ici, l'ambiance sonore est monopolisée par la présence d’animaux. Dans le ciel des corneilles croassent et des chiens aboient au loin dans les jardins. Des cris d’enfants dehors sont perceptibles. La barochorie des marrons s’ajoute à l’effet de sol toujours présent des feuilles mortes sous nos pieds. C’est un espace ouvert dans lequel on retrouve le vrombissement des voitures, cette fois des deux côtés.
(1) Pour la suite du circuit, prenons l'escalier assez raide qui mène sur l’Avenue François Cuzin.
Huitième point d'écoute : sur la Placette Hourrena. Ici nous nous plaçons sous l’arbre, dos au mur qu’il domine. À ce moment la cloche de la Cathédrale Saint-Jérôme a retenti des quatre coups de 16h. Étant encore proche de l’Avenue François Cuzin, le passage des véhicules reste régulier mais le lieu ternit tout de même l’ambiance urbaine. Cet effet est sûrement dû aux murs de part et d’autre de la cour ainsi que la montagne faisant barrière en fond. Les graviers sous nos pas donnent naissance à un nouvel effet de sol.
Neuvième point d'écoute : devant la maison colorée "La Marie Thérèse". Au balcon de la maison “La Marie Thérèse”, deux personnes discutent. La circulation quant à elle s’est transformée en un bourdonnement lointain masquée par l’abondance de barrière sonore murales. Notre sens visuel est également attiré par les façades colorés des maisons, par la montagne et pas la Cathédrale Saint-Jérôme en fond. On entend toujours ce drône de voiture au loin. Mais l’ambiance reste très calme et apaisante.
(2)Dixième point d'écoute : sur le chemin de terre de la Rue Bonthoux. Dès que l’on franchit la limite entre le goudron et le sol en terre mélangé aux graviers du chemin, nous sommes envahi par une vague de fraîcheur. Cela s’explique par l’abondance de végétation sauvage sur notre droite et bien-sûr par l’ombre créée par la montagne. Les oiseaux chantent dans les fourrés mais dès la fin du chemin en angle aiguë, l’ambiance est reprise par la circulation de la départementale.
Onzième point d'écoute : devant la maison n°14 de la Rue du Belvédère. À cet endroit c’est le retour dans la ville. L’ambiance urbaine nous envahit totalement et notamment à travers le bruit des outils de chantiers. L’avertissement de recul des camions et l’émergence des moteurs nous parvient de toutes parts.
Douzième point d'écoute : sur le premier banc devant le centre aquatique des eaux chaudes. La circulation est incessante. Des personnes parlent sur les bancs et d'autres en marchant. On peut entendre le roulement des enfants à vélos.
Treizième point d'écoute : devant la piscine et le cinéma. Ici nous entendons principalement l’émergence des véhicules de la route derrière nous en plus du bruit répétitif de frein des voitures. Plusieurs effets de sols sur le goudron sont perceptibles, tels que des pas, des chiens qui courent et des poussettes (A).