Panneau 1 :Avant-poste d’infanterie allemand du pont de la Largue (ouvrage n°8)
Cette casemate d’observation et de défense contrôlait le débouché du pont routier sur la Largue. Elle possède 5 créneaux couvrant un angle de 180°. Elle a été construite à l’automne 1915 en avant de la position de barrage du pont de Moos. La couverture de l’ouvrage a été détruite après-guerre, lorsque l’on a récupéré les rails du plafond. L’aspect extérieur a été soigné en arrondissant toutes les surfaces au-dessus du niveau du sol. A remarquer la porte avant qui ouvrait le passage à une tranchée couverte aboutissant à la culée du pont routier sur la Largue. Le pont routier à une arche en pierre fut détruit en 1917 à cause de la crainte d’une attaque française avec des chars d’assaut.
Panneau 2 : Avant-poste de mitrailleuse allemand du pont de Moos.
Cette exceptionnelle position défensive datant de l’automne 1915 a été installée pour contrôler le débouché du pont routier sur la Largue et répondre au poste de mitrailleuse français mis en place dès l’automne 1914. L’importante position comprend une casemate centrale pour la mitrailleuse (ouvrage n°9), flanquée de deux postes d’observation et de défense à un seul créneau. A 15 mètres en arrière, un abri également en béton (ouvrage n°10) était réservé aux soldats desservant le poste. A cause de leur exposition à la vue des Français, les autres ouvrages sont reliés entre eux par des galeries souterraines. Le drainage de l’eau très présente dans le sol se fait par 3 puisards. La position a été restaurée à l’identique par les Amis de Km 0.
Panneau 3 : Position de barrage de la route de Moos (nord de la route : ouvrages n°5, 6 et 7)
La position de barrage établie dès le début de 1915 en avant de la première ligne s’étend de part et d’autre de la route de Pfetterhouse à Moos. De chaque côté, la tranchée est renforcée de trois petits ouvrages en béton pour infanterie. Le poste n°6, dont le plafond n’était pas construit avec des rails, a été préservé du vandalisme des ferrailleurs. La position était camouflée par de petits sapins, plantés notamment près des blockhaus en béton. L’un d’eux est encore en place.
Panneau 4 : Position de barrage de la route de Moos (nord de la route : ouvrages n°2, 3 et 4)
Cette portion de la position de barrage, en avant de la tranchée principale de la défense allemande, est renforcée par trois casemates en béton. L’ouvrage n°3, celui du milieu, date de l’automne 1915, il adopte la forme d’une caponnière en saillie sur la tranchée. Les deux autres appartiennent à une série de quatre ouvrages similaires implantés plus tard. Ce renforcement de la position, datant probablement de fin 1916, coïncide avec l’apparition d’un nouveau danger : chars d’assaut. Celui de droite (ouvrage n°4) a été restauré en 2012 par les Amis du Km 0 qui lui ont rendu son plafond en coupons de rails de chemin de fer.
Panneau 5 ; Avant-poste de la berge (ouvrage n°1)
Cet avant-poste de défense et d’observation en béton communique avec la position de barrage par une tranchée rectiligne. A l’avant, une porte donne sur une tranchée descendant vers le lit de la Largue. Pour ne pas être vu de l’ennemi, ce passage était couvert par des châssis-coffrants en bois (dont on a retrouvé les traces lors du réaménagement du site). La tranchée couverte devait permettre aux soldats d’aller puiser de l’eau à la rivière ou de faire des incursions dans le no man’s land sans être vus.
Panneau 8 : Casemate d’infanterie
Cette casemate d’infanterie (unité militaire combattant à pied) en béton, contrôlait l’avant de la première position allemande. Son état de conservation est remarquable. Le niveau de protection est élevé pour les deux hommes qu’elle peut recevoir au maximum. Elle est adaptée pour les faibles effectifs de garde sur la ligne de surveillance. L’accès a été reconstitué avec des sacs de jute remplis de béton, technique déjà employée à l’époque par les Allemands.
Panneau 9 : Première position allemande du front.
C’est ici que débutait le front allemand qui s’étirait jusqu’à Ostende, sur la Mer-du-Nord, en Belgique. Cette première position défensive est constituée de trois éléments. Au centre, on remarque tout d’abord le blockhaus en béton prévu pour recevoir un canon-révolver. Le large créneau orienté vers le Nord, donc perpendiculairement à la ligne de front, indique que l’ouvrage devait prendre de flanc une attaque dirigée contre les lignes allemandes. A guérite observatoire pentagonale en acier recouvert de béton. Plus en arrière, subsiste un abri enterré en tôle cintrée pour les soldats de faction. Cet ensemble défensif se trouve dans l’axe de la frontière suisse.
Panneau 10 : Passerelle sur la Largue
La passerelle sur la rivière a été construite et installée au mois d’aout 2012 par une équipe du génie de l’armée suisse. Avant 1918, la Largue, qui forme ici frontière, passait derrière la borne N°110 ( platée en 1743). Après la Grande Guerre, le cours de la rivière a été raccourci et la frontière rectifiée en 1950. Fait étrange : la borne n°110 était le plus souvent ignorée sur les cartes militaires allemandes de Grande Guerre.
Sur la gauche, on aperçoit la ferme du Largin, une ancienne auberge-épicerie célèbre comme lieu d’accueil des réfugiés alsaciens en 1943 et 1944. Le Saillant du Largin ou Bec de Canard est une pointe de territoire helvétique qui s’enfonce profondément en terre alsacienne. Cette particularité lui vaut d’être choisi, à l’automne 1914, par le gouverneur militaire de Belfort, le général Fréderic Thévenet, pour devenir le point d’ancrage du front à la frontière suisse.
Panneau 11 : Borne du Km 0 au front de l’Ouest
La borne frontière n°111 a été choisie pour symboliser le point de départ du front de l’Ouest à la frontière suisse. Plantée en 1743, la borne porte les marques des vicissitudes de l’histoire. Du côté suisse, l’ours bernois rappelle qu’en 1815, la Principauté épiscopale de Bâle, dont faisait partie la commune de Bonfol, a été donnée au canton suisse de Berne. Le millésime 1817 gravé sur le flanc gauche rappelle l’année de vérification du tracé de la frontière par les autorités suisses et françaises. En 1793, l’ancienne Principauté, qui s’était proclamée République rauracienne l’année précédente, fut annexée par la France pour devenir le département du Mont Terrible. En 1800, ce territoire fut incorporé au département du Haut Rhin et resta français jusqu’à la chute de Napoléon Ier. Sur la face française de la borne, on peut constater les différents changements de nationalité de l’Alsace aux traces de martelages successifs des marques de souveraineté.
Panneau 12 : Poste d’observation n°2 de l’armée suisse
Le Poste d’observation n°2 de l’armée suisse est un blockhaus en bois reconstruit à l’identique par le génie suisse, en 2012. L’armée fédérale a occupé le Saillant du Largin pendant toute la durée de la Grande Guerre. Les Suisses sauvegardaient la neutralité de leur pays en surveillant la frontière avec soin et en observant les faits et gestes des deux belligérants : à gauche les Français, à droite les Allemands. Les installations militaires helvétiques étaient uniquement faites de terre et de bois. Elles n’avaient pas de fonction défensive, mais devaient tout simplement protéger les soldats de la Confédération contre les balles perdues et parfois les tirs intentionnels de l’un ou l’autre des belligérants. La ligne de défense se trouvait aux Rangiers. En cas d’invasion, le Saillant de Porrentruy n’aurait pas été défendu.
La borne frontière N°111A dite Borne de l’Espenkolonne
Quand le propriétaire du Petit Largin, une ferme-boulangerie construite sur territoire suisse, édifia, vers 1890, une auberge en face de sa maison, mais sur territoire alsacien, les autorité vinrent planter une nouvelle borne frontière (la borne 111A) entre les deux bâtiments. On voulait ainsi montrer aux clients qu’entre l’épicerie et l’auberge, il y avait une différence de souveraineté et donc de régime douanier. La ferme disparut vers 1900, quant à la buvette, elle fut détruite par un tir malencontreux de l’artillerie allemande, le 13 octobre 1914. Après que le Gauleiter Robert Wagner eut imposé l’incorporation de force dans la Wehrmacht aux jeunes Alsaciens le 25 aout 1942, beaucoup d’entre eux se réfugièrent en Suisse. A cause de sa situation exceptionnelle, le Largin devint l’un des points de passage les plus fréquentés par les évadés. C’est ainsi que, dans la nuit du 11 au 12 février 1943, 183 conscrits des environs de Riespach, dits l’Espenkolonne, arrivèrent à cet endroit vers minuit. Après avoir franchi la frontière, ils se rassemblèrent autour de la borne n°111A et chantèrent en chœur : « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine…. »
Panneau 14 : Ancienne voie ferrée Pfetterhouse-Bonfol
Situé sur la liaison ferroviaire Dannemarie-Porrentruy, le tronçon Pfetterhouse-Bonfol fut inauguré en 1910. Dès le 31 juillet 1914, le trafic international fut interrompu sur la ligne. En février 1916, les autorités helvétiques enlevèrent les rails à la frontière. Ré ouverte le 14 juillet 1919, la ligne fut définitivement fermée au trafic en 1970.
Panneau 15 : Ancien pont du chemin de fer dit de l’Altmühlenweg
Détruit par les Allemands, le 19 novembre 1944, le pont de l’Altmühlenweg (ancien chemin du moulin) resta intact pendant toute la Grande Guerre. Les Français avaient installé sous ce pont un wagon postal allemand. Equipé d’un téléphone, il servait de poste de commandement sous le nom de Poste Wagon Largin. La faiblesse de la protection contre les obus était compensée par le confort relatif offert par le matériel ferroviaire.
Panneau 16 : Pont du chemin de fer dit du Güterholz
Sous ce pont, les français avaient installé, de façon identique au point n°15, un wagon allemand qui servait de poste de commandement sous le nom de Poste Wagon de la Gare. Depuis le pont, on voit l’ancienne gare frontière de Pfetterhouse (1910- 1970) qui fut occupée par l’armée française 55ème RIT (Régiment d’Infanterie Territoriale) dès le 15 octobre 1914. La gare servit d’abord de bastion avancé, puis, quand le front eut été poussé jusqu’à la Largue, elle abrita une infirmerie et d’autres services. En 1918, un vaste abri souterrain en partie bétonné a été aménagé sous ses murs.
Panneau 17 : Villa Agathe
Construite par la Compagnie 26/53 du génie et en partie par les cimentiers français, en 1918, la casemate, appelée Villa Agathe, est le premier ouvrage en béton du front français en partant de la frontière suisse. Cet ouvrage servait de poste pour deux mitrailleuses et de superstructure à des installations enterrées. Une grande partie des murs est en maçonnerie de calcaire local recouvert d’un épais crépi. La dalle de couverture ainsi que les soles au-dessus du radier sont en béton armé. La petite pièce située près de l’entrée de surface servait à défense immédiate de la construction par l’emploi d’un fusil lanceur de la grenade anti personnel Vivien Bessière. Le tir s’effectuait par l’orifice au centre du plafond. Ce dispositif dans une construction bétonnée est très rare.