On a plaisir à flâner dans ce paisible hameau borné par deux édifices hors normes et franchement atypiques. A l’entrée du village, depuis la D71, apparaît le dessus équivoque du château de Fontvieille, avec son toit en ardoises ouvragées et ses trois tours qui émergent de l’enceinte murée. Il s’agit là d’une ancienne résidence, bâtie au cours du XIXe s. par un important notable local, Hyppolite Sigaud, également propriétaire du manoir médiéval de Montlebeau situé à quelques km de là. Cette résidence faisait partie de tout un domaine rural comprenant une ferme, et un ensemble de bâtiments composé d’écuries, d’une grange et d’une très belle orangerie au toit d’ardoises et rehaussée de briques, désormais reconvertie en hôtellerie.
En entrant plus profondément dans le village, on aperçoit sur la gauche l’impressionnante ferme en pierres apparentes, érigée au XIXe s. par ce propriétaire. Ce qui étonne dans cette exploitation (qui employait au début du XXe s. une bonne vingtaine de personnes) : c’est sa structure en U qui conditionne l’espace de travail d’une manière rationnelle et peu ordinaire en Creuse. Mais ce qui frappe avant tout, c’est la présence de l’immense grange qui clôture au fond l’espace : sa hauteur dépasse de loin la plupart des bâtiments traditionnels ; sa largeur et sa profondeur également ; 4 caves se partagent le sous-sol sous toute la surface du bâtiment ; à l’arrière enfin, d’imposants contreforts viennent soutenir l’édifice.
Chemin faisant, en portant son attention aux autres habitations, on distingue ces boulins caractéristiques des maisons creusoises (ces curieuses excroissances qui jaillissent du mur), des piles (des mortiers domestiques autrefois courants), des pierres d’évacuation, ainsi qu’un vieux lavoir sur la gauche.
Quant au nom du village, il fait directement référence, sans mystère, à la présence de vieilles fontaines sur le site.