Les malheurs du village de Melen commencèrent avec l'arrivée de soldats du 165 RI (14e brigade) mis en déroute par les défenseurs du fort de Fléron et faisant retraite le 6 août.
Ils réveillèrent les habitants et tuèrent au moins onze d'entre eux. Le 8 août, le même régiment revint à Melen, saisit septante-deux habitant y compris de certains villages avoisinants (Herve, Battice), les conduisit dans un champ et les exécuta collectivement (Dans ce groupe figuraient 8 femmes et 4 enfants).
La plus grande partie du village fut incendiée. Un témoin rapporte que les Allemands firent danser les enfants devant les cadavres. Lorsque le bourgmestre de Herve, M. Iserentant, arriva pour reconnaître les corps, il fut appréhendé et abattu.
Le nombre total de victimes à Melen pour les deux jours fut de cent huit personnes. On dénombra également 60 habitations détruites..
Le monument rendant hommage aux fusillés du mois d'août 1914 fut réalisé par P. FAGARD et V. DETHIER et inauguré le 5 août 1923. De facture classique, la scène centrale de ce monument est composée de plusieurs personnages. Sur la troisième marche de l'escalier gît un homme enveloppé d'un drap. Une femme éplorée est à ses côtés et lui agrippe le bras. Elle est représentée à genoux. Submergée par la douleur, son corps épouse la forme d'un arc de cercle. Un jeune homme debout, le visage grimaçant de peine, la soutient par les bras. Ce groupe de personnages se détache d'un arrière-fond où est représenté le village de Melen en proie aux flammes. Deux pilastres à refends pourvus de chapiteaux d'inspiration ionique s'élèvent jusqu'à l'entablement où sont inscrits les mots "À NOS MORTS". Au-dessus du monument se trouve un enfant au visage triste, . S'appuyant sur un crâne, il tient de sa main gauche un parchemin sur lequel figure une inscription. De part et d'autre de cette scène figure la longue liste des fusillés qui commence à gauche par les noms des femmes tuées à Melen