Pic de Labas et Tour des lacs des Oulettes d'Estom Soubiran

Gagner le Barrage d'Ossoue sur la commune de Gavarnie-Gèdre, puis le départ de la randonnée au-dessus de la cabane maçonnée près du barrage.

(D/A) Prendre le GR^®10 sur la rive gauche du Gave d'Ossoue en longeant le Barrage d'Ossoue sur toute sa longueur. Remonter la Vallée d'Ossoue, appelée Oulettes d'Ossoue (oulettes = petit cirque glaciaire en bigourdan). Le sentier est partiellement balisé comme il se doit en Blanc-Rouge.

Franchir le Gave sur la passerelle et commencer l'ascension rive droite. Laisser la 1^re cascade d'Ossoue sur la droite, le sentier se relève franchement, taillé dans le roc. Peu avant 1994 m, double cascade du Gave d'Ossoue et du Ruisseau de Pouey Mourou (pouey = coteau en bigourdan), le sentier poursuit son ascension. À 2092 m le sentier traverse le Pont de Neige (sans neige en saison estivale) puis le Ruisseau de Montferrat et continue son ascension.

(1) À 2303 m le sentier se divise en 2. À gauche il part vers le Refuge de Baysselance (2651 m) et Pique Longue du Vignemale (à droite, il part vers le Lac des Gentiane, le col éponyme et le Refuge d'Estom). Un panneau indicateur rappelle les directions principales.
Prendre à droite vers les Gentianes un sentier non balisé. Remonter tout le Vallon du Ruisseau des Oulettes (qui se jette dans le Gave d'Ossoue, lequel prend sa source à proximité du Refuge Baysselance).

Le sentier est encore bien marqué par les randonneurs montant au Lac des Gentianes ou allant faire le tour des lacs des Oulettes d'Estom Soubiran (estom = sommet, soubiran = au sud ; estom soubiran = le sommet au sud en bigourdan). Bien rester sur le sentier, jusqu'à, juste après un passage un peu exposé sur une dalle lisse inclinée, atteindre un petit plateau, rendu bien marécageux par le Ruisseau des Oulettes et ponctué, de place en place, par quelques blocs erratiques ou blocs de chutes.

(2) Quitter le sentier bien marqué et prendre à gauche hors sentier, tout d'abord le long du ruisseau, puis dans une cascade mêlant eau et pierrier. Un névé persistant peut rester ici tardivement dans la saison, mais rarement en août ou septembre. On aperçoit la ligne de crête tout droit, coupée par le Col d'Estom Soubiran sur la droite, bien plus bas.

Conserver une orientation de route au Nord-Est, dans la pente, sans attaquer les degrés de pente les plus durs.
À proximité de la crête (cote 2686), vers l'alt. 2675 m, démarrer une série de lacets dans la pente, pour trouver le meilleur itinéraire à travers les masses rocheuses, les faces herbeuses et les pierriers. Il y a quelques cairns et quelques sentes visibles. Sur cette face plein Sud il est rare de trouver des névés de juillet à octobre. Poursuivre l'ascension.

(3) Atteindre le sommet du Pic de Labas (labas = falaises raides en bigourdan), longue crête plate confortable pour la parcourir et y faire une pause en sécurité. Deux gros cairns matérialisent le sommet, un cairn Est, par lequel on arrive, et un cairn Ouest.
Du sommet, la vue est exceptionnelle à 360°. Plein Sud : la crête frontalière, avec les Oulettes d'Ossoue et les lacs de Montferrat en avant-plan ; Plein Nord : le "Pain de Sucre du Labas", la Vallée du Lutour et le Vallon de Labas ; Plein Est : les lacs des Oulettes d'Estom Soubiran ; Au Sud-Ouest enfin : le Massif du Vignemale dans toute sa splendeur ! Au Sud-Est : les 3000 de Gavarnie et la Brèche de Roland bien visible. Au loin, l'Espagne !

Continuer par le Nord du Pic de Labas, pratiquement derrière le gros cairn Est. La descente est délicate mais non exposée. Les 50 premiers mètres sont très pentus, dans une raillère, roche recouverte de petits cailloux roulant sous les chaussures ; risque de chute important !

Viser le collet entre le Labas et son pain de sucre. Au collet, vue de nouveau exceptionnelle sur le circuit des lacs.
Prendre alors le Couloir Nord-Est qui descend jusque dans le Vallon de Labas. La descente est assez facile dans un pierrier de cailloux de tailles moyennes, mais qui coulent comme de l'eau...

Dans le bas du couloir, gagner le vallon en provenance des Cols de Labas et progresser ensuite vers le Nord-Ouest, puis le Nord dans un nouveau pierrier de gros blocs, sur lesquels la technique kangourou semble la meilleure pour aller vite ! Le Lac d'Estom dans le fond de la vallée commence à être visible. Après 1h15 de descente ardue, arriver sur un vrai sentier descendant. Ce sentier arrive à la fourche à 2186 m.

(4) Lac d'Estom, son Refuge et la Fruitière à gauche en descendant, lacs des Oulettes d'Estom Soubiran à droite en montant ! Prendre à droite. Remonter ainsi de 100 mètres de dénivelé sur un sentier confortable, très utilisé, le long du Gave de Lutour, descendant des lacs, sous la haute domination du Pic de Pébignau à gauche.

(5) Atteindre un premier laquet sur le Gave, au croisement du sentier descendant au Lac d'Estom à 2240 m.
Poursuivre sur le sentier à droite.

(6) Atteindre le 1^er grand lac du circuit, le Lac de Labas, à 2281 m. Il est dominé à droite par le Tuc de Labas (tuc = monticule en bigourdan) et le Pic de Labas, quitté plus tôt. Le contourner en rive droite en poursuivant sur le sentier, toujours bien visible, parfois cairné.

(7) Atteindre le déversoir du plus grand des lacs, le Lac des Oulettes d'Estom Soubiran, à 2387 m. Le contourner en rive gauche, en passant sur la crête entre les 2 lacs. Un petit coup d’œil en arrière à mi-course permet de les apercevoir tous les deux. Poursuivre sur le sentier.

(8) Atteindre le déversoir du Lac Couy (couy = chauve, sans végétation en bigourdan) à 2445 m. C'est l'un des plus petits de la série des grands, mais il est flanqué de 2 petits laquets satellites, sans compter le Lac de Malh Arrouy, un peu plus haut en altitude (qu'on ne voit pas) qui se déverse aussi dans le Couy. Poursuivre sur le même sentier. Passer une jolie zone de bivouac sur une pelouse d'estive.

(9) Atteindre le Lac Glacé à 2565 m, par le haut d'un profond défilé servant de déversoir.
Une petite île trône à proximité du rivage Nord. C'est paradisiaque et très isolé... Le sentier s'élève encore sur la droite pour traverser le plateau d'Estom Soubiran, si curieusement zébré de veines géologiques de toutes sortes, blanches, marrons, noires... Plus on approche du Col des Gentianes, plus le paysage est lunaire.... Atteindre le Petit Lac du Col des Gentianes. C'est le dernier lac de la série des Oulettes d'Estom Soubiran.

(10) Poursuivre en direction du col tout proche. Atteindre le Col des Gentianes (ou Brèche des Oulettes d'Estom Soubiran) à 2729 m.

(11) Plus bas, le Lac des Gentianes qui sera rejoint rapidement. Le sentier n'est pas vraiment visible, ne pas viser le lac et ne pas s'approcher trop à gauche de la barre rocheuse. Atteindre le Lac des Gentianes et sa large zone de bivouac, à 2642 m.

(12) Longer la rive droite du lac et gagner le monticule appelé "Belvédère Russel", pour admirer paysage et environnement solitaire de ce lac de haute montagne, le plus élevé de la Vallée d'Ossoue. Hors sentier, rejoindre le sentier du col et descendre de 200 m de dénivelé vers la vallée. Atteindre le plateau sous les Gentianes du circuit aller.

(2) Reprendre alors le même parcours qu'à l'aller, en sens inverse, bien sûr.

(1) Tourner à gauche à la descente et retrouver le parking (D/A).

Le descriptif porte sur une randonnée dite "estivale" effectuée en duo au début de l'automne (fin septembre 2023). Il ne reste aucun névé à franchir sur le parcours, mais l'été 2023 était particulièrement chaud, on peut en rencontrer dans la raillère Nord du Pic de Labas ou aux abords du Lac Glacé et Petit Lac sous le Col des Gentianes.
Même sans balisage, voire sans aucun sentier sur plus de moitié du parcours, on peut faire ce parcours avec la carte seule ; le GPS ou l'application Visorando sur smartphone sont surtout intéressants pour la montée au Pic de Labas sur la face Sud, pour ne pas errer dans les barres rocheuses.
Le parti-pris est de s'isoler de la foule en empruntant un circuit non fréquenté jusqu'au WP(4).

Stationnement au départ
Le point de départ se situe à l'aire de bivouac du Parc National des Pyrénées au Barrage d'Ossoue. Bien qu'empruntant une route départementale (D128), cette route et la piste qui la suit jusqu'au barrage sont dans un état pitoyable, justifiant un véhicule avec une caisse surélevée.''
NB : cette route fait l'objet de fermetures saisonnières (automne et hiver), se renseigner sur https://inforoute.ha-py.fr/ avant de s'y présenter.''

Temps indiqué
J'ai fait ce parcours en 13h, du fait d'un ennui de santé de mon coéquipier, temps de pause et pique-nique compris, en quittant le parking à 8h00. C'est un temps compté très large. Comptez entre 8h30 et 10h30.

Difficulté
Randonnée classée Très Difficile ; quelques sentiers sont visibles et parfois balisés GR^®10. Les objectifs (cols, pics, lacs) sont visibles de loin. Mais plusieurs parties sont hors sentier, non balisées et certaines parties sont un peu exposées et quelques pentes sont assez fortes (en montant au Labas et en redescendant).
Il faut être endurant sur une distance de plus de 18km et un dénivelé important de 1850 m D+.
L'Indice IBP (système d'évaluation automatique de la difficulté d'un itinéraire), partenaire de la FFRandonnée, est de 202 HKG, ce qui correspond à un itinéraire Très Difficile pour un randonneur avec une préparation physique haute.
Toutefois, comme le dénivelé total est fait en 2 fois, avec repos entre 2 au sommet du Labas, cela paraît pas aussi dur que les 1850mD+ peuvent laisser croire...

Points d'eau
Il n'y a pas de point d'eau potable sur le parcours.
Les sources, lacs, rivières ou eaux de ruissellement sont sans garantie de potabilité, du fait du pacage des troupeaux.
Prévoir 2,5 litre/personne ou un filtre.

Abris
Il n'y a aucun abri sur la totalité du parcours !

Matériel
Prévoir un équipement habituel de randonneur en haute montagne estivale, chaussures de randonnées, vêtements adaptés, vêtement de pluie, lunettes de soleil, eau, nourriture, couverture de survie, couteau, boussole, carte, sifflet, crème solaire, baume à lèvres, bâton(s) éventuellement. Un GPS ou l'application Visorando sur le smartphone peuvent compléter l'équipement pour rendre la randonnée vraiment sûre.
__Rajouter un casque pour se protéger des chutes de pierres dans le couloir NW (entre (3) et (4)) et une lampe frontale pour les risques de retour de nuit.
__
Fréquentation
En estival le parcours est un peu fréquenté de (D) à (1).
Au-delà et jusqu'au (2), on peut croiser quelques rares randonneurs.
Entre (2) et (4), en général on ne croise personne.
Entre (4) et (11), ça peut être u peu plus fréquenté, surtout en week-end.
La grande majorité de ce parcours est donc en zone peu ou pas fréquentée.
Quelle que soit la saison, n'oubliez pas de prévenir votre entourage de votre trajet précis et informez-les de toute modification par sms ou téléphone.

Bulletin montagne Météo-France
Consultez les prévisions météorologiques.

Si sur votre parcours ou sur la carte utilisée vous constatez des erreurs de balisage ou de toponymie, ou ..., vous pouvez devenir contributeur et les signaler :
- erreur de balisage, problème de sécurité, conflit d'usage, environnement, ... : c'est ici
- erreur de cartographie, toponymie, ... : c'est ici

Un peu avant le sommet et au sommet du Pic de Labas (3)
Nombreuses veines géologiques intéressantes pour les minéralistes amateurs et confirmés.

Au Col des Gentianes (11)
Outre les commentaires d'Henry Russel sur le Lac des Genbtianes et le VVignamale, il rajoutait en passant la Brèche de Pouey Mourou (un peu plus haute que le Col des Gentianes) : « Au nord , à 300 m plus bas, comme au fond d’un cratère, deux petits lacs couverts d’un suaire de neige dormaient d’un éternel sommeil (lac glacé et « petit lac du col »). Ce sont les plus élevés de tous les lacs de Soubiran. De quelles horreurs ces lacs sont entourés ! Quelle sauvagerie et quel décharnement ! Tous les rochers ont l’air féroces. Ces lacs glacés, en plein été, dans des gorges sombres, stériles et silencieuses, ont une blancheur sinistre et symbolique. On croit sentir le voisinage glacial d’un mort abandonné dans les régions polaires… L’eau est faite pour remuer, pour refléter le ciel, et pour sourire ».

Variante 1
On peut choisir le Pic de Labas en aller-retour, en limitant le dénivelé à 1100 m D+.

Variante 2
On peut shunter le Pic de Labas en montant au Col d'Estom Soubiran depuis le WP(2).
Une longue raillère qui commence par de petites cheminées demandant, sur quelques mètres, attention et de "mettre les mains" permet de descendre au Lac de Labas. Ensuite on peut faire la remontée des lacs en sens horaire, comme décrit ici-même.

Variante 3
Au Col des Gentianes WP (11), on peut monter à la Brèche de Pouey Mourou à 2777 m (48 m de D+) pour une vue originale de plus sur le Massif du Vignemale.