Chef-Boutonne
La commune doit son nom à la rivière la Boutonne, qui prend sa source au cœur de la ville, sous le lavoir de la rue de la Fontaine, d'où le nom de chef pour la tête de la Boutonne.
En poitevin, son nom est Ch' Boutoune
Chef-Boutonne est un chef-lieu de canton peu connu si ce n'est par la célébrité nationale de deux personnages : Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, défenseur malheureux de Louis XVI, et plus près de nous, Jean-François Cail, qui fut, au xixe siècle, l'équivalent de ce que représentent actuellement les industriels Dassault ou Bouygues. Le premier a laissé son nom à la place créée sur les ruines de l'ancien château féodal, au lieu-dit la Plaine, le second à la principale place au centre du bourg.
Javarzay, dont le nom est d'origine gallo-romaine, a constitué l'habitat principal à l'origine, on a retrouvé dans son sous-sol des vestiges antiques ; toutefois, les tumuli au Champ des Chirons (rue du Pont-Supérieur, fouillé par Henri Beauchet-Filleau) indique que Chef-Boutonne a pu exister dès cette époque.
Chef-Boutonne, Javarzay et Lussay formant chacune une paroisse, elles devinrent des communes distinctes en 1789. Dès 1790, la commune de Javarzay fut rattachée à Chef-Boutonne, Lussay en fit de même en 1829 ou 1830.
En 1714, 12 foires se tenaient dans la ville. Une faïencerie, fondée vers 1778, fonctionna au moins jusqu'en 1810. La fabrication des textiles disparut au xixe siècle. Un filature de Javarzay brûla en 1859. En 1800, il y avait sept tanneries, toutes avaient cessé leur activité cinquante ans plus tard.
La gare, dont le bâtiment subsiste, était desservie par deux lignes, actuellement disparues :
- la ligne Niort à Ruffec à voie normale gérée par les Chemins de Fer de l'État (puis la SNCF à partir de 1937) ;
- la ligne à voie métrique de Saint-Saviol à Saint-Jean-d'Angély (1896-1951) de la Compagnie de chemins de fer départementaux (Réseau des Charentes et Deux-Sèvres).
Riche d'une vie associative abondante et diversifiée, la commune connaît depuis quelques années le renom d'un tournoi international de tennis de table. En effet de nombreux joueurs classés dans le top 100 mondial y participent. La 9e édition d'un tel tournoi a eu lieu en 2011.
Lieux et monuments
- L'église Saint-Chartier de Javarzay
Javarzay, autrefois châtellenie indépendante, est devenue aujourd'hui un faubourg de Chef-Boutonne. Son église aux proportions imposantes est dédiée à saint Chartier, saint berrichon qui aurait vécu au VIe siècle.
La nef à collatéraux et le transept ont été construits vers 1140 tandis que le chœur a été entièrement refait au début du XVIe siècle. La structure architecturale datant de l'Âge roman rappelle celle de Saint-Pierre d'Aulnay en Charente-Maritime, édifice prestigieux, joyau du Poitou roman, classé Patrimoine mondial par l'UNESCO dans le cadre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
L'ample façade est rythmée verticalement par quatre imposants contreforts et horizontalement par une corniche qui détermine deux niveaux. Le portail central à quatre voussures toriques est flanqué de part et d'autre d'une double arcature aveugle, l'ensemble est surligné par un cordon en pointes de diamant. Les chapiteaux sont décorés de masques et de feuilles creuses, les tailloirs ornés de feuillages, d'étoiles et de disques. La puissante corniche est composée de modillons et de métopes sculptés : au centre, l'Agneau mystique, image du Sauveur, accosté d'une chouette et, de part et d'autre, de palmettes, rosaces, étoiles, oiseaux et un personnage en marche portant un bourdon sur l'épaule. Au-dessus du portail, une fenêtre à colonnettes éclaire la nef.
Haute de treize mètres et longue de quatre travées, la nef est voûtée en berceau brisé ainsi que les collatéraux et les bras du transept. Arcs et arcs-doubleaux reposent sur des piles fasciculées à huit colonnettes.
La croisée du transept est couverte par une coupole sur pendentif à grosses nervures toriques. Remarquez l'appareil réticulé très décoratif des pendentifs. Le cordon de dents de loup qui les soulignent est repris à la base de la coupole.
Les chapiteaux de la nef et des collatéraux sont sculptés de feuilles d'eau où se dégagent des volutes de feuillages, de poissons, d'oiseaux juchés sur des lions becquetant leur tête ou leur croupe, de de quadrupèdes dont un lièvre et des têtes de chèvres, de têtes humaines dans une verve populaire.
- Le château de Javarzay (xvie siècle), classé monument historique, et qui abrite le musée de la Coiffe ;
- L'ancienne rue du château devenue avenue des fils Fouquaud qui rappelle qu'ils furent fusillés par les Allemands en 1944
- L'avenue Louis-Proust rappelle que ce jeune résistant fut fusillé à l'âge de seize ans et demi. Cette "avenue" part de l’ancienne place du Marché où il y eut des halles démolies en 1787
- À Chef-Boutonne les dénominations officielles ne font pas de différences entre une avenue et une rue. Ainsi l'avenue Louis-Proust est prolongée par une rue, celle de l'Hôtel-de-Ville et des Écoles, de même importance, de même largeur, dans le même alignement, formant une partie de ce qu'on appelle tout simplement et plus justement l'avenue de Javarzay et qui est une création intentionnelle en 1738
- La Croix Perrine : le nom de cette petite place existait déjà en 1654 et il a sans doute son origine dans l'aumônerie qu'il y avait autrefois. C'était un établissement charitable accueillant les mendiants, les pèlerins au cours de leurs pérégrinations, pourvu d'une chapelle pour prier, d'un cimetière et qui naturellement devait avoir une croix. Il fut supprimé sous Louis XIV en 1696
- La Grand'Maison attire l'attention par son architecture. Dans le fronton triangulaire qui est au-dessus de la porte on pouvait lire à l'intérieur du médaillon une inscription latine affirmant que "la crainte du Seigneur est le début de la sagesse". Elle est datée de 1567 et, comme les protestants aimaient graver des citations bibliques à l'entrée de leur demeure, on peut supposer que la "Grand'Maison" fut construite par un protestant en 1567
- La source de la Boutonne
- L'écomusée de la Vestegaille
Personnalités liées à la commune
- Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain (1674-1747), homme d’État. Il acquit en 1712 la baronnie de Chef-Boutonne qui fut ensuite transformée en marquisat au profit de Paul Jérôme, un de ses fils.
- Jean-François Cail (1804-1871), entrepreneur industriel, constructeur mécanicien, né à Chef-Boutonne. L'Société J.F Cail & Cie est en partie à l'origine du groupe Fives-Lille.
- Jules Chabot de Bouin (1807-1857), écrivain, romancier et auteur dramatique né à Chef-Boutonne.
- Laurent Cantet (1961), réalisateur et scénariste. Il vécut son enfance à Ardilleux dans le canton de Chef-boutonne.
Le Château de Javarzay
Le site de Javarzay est occupé depuis l’antiquité par une ferme Gallo-Romaine, domaine de GAVARCIUS, à l’origine du nom de JAVARZAY.
Elle devient une ferme Royale Mérovingienne au VIème siècle. Clothaire 1er, fils de Clovis et époux de Radegonde, y séjourna en 559 et Saint Junien, ermite légendaire, y fut reçu.
Le château de Javarzay est un des premiers châteaux de la Renaissance en Poitou. Il fut édifié par François de Rochechouart (un compagnon d’armes de François 1er) autour de 1515 et englobait alors 12 tours d’enceinte.
Le château de Javarzay fut la propriété de personnes notoires dont la famille de la Rochefoucault, le Comte de Ponchartrain (Ministre de Louis XIV) au 17ème siècle, Chrétien Guillaume de Lamoisgnon de Malesherbes (avocat de Louis XVI) au 18ème siècle.
Passé entre les mains de différentes familles depuis la Révolution, il fut plus ou moins abandonné à ses ruines. Mais à partir de 1982, le Château se met à revivre suite à son achat par la commune de Chef-Boutonne.
Depuis 1983, le château retrouve fière allure notamment grâce à l’action de l’association "Les Amis du Château de Javarzay", et à une vaste opération de restauration par les Monuments Historiques en 1995.
L’aménagement des salles est l’œuvre des "Amis du Château" rejoints en 2003 par "L'association C.A.I.L.".
L'Arboretum
Autour du Château, tous les arbres sont répertoriés et leur plaquette de présentation indique leur nom scientifique et leur nom commun. Parmi eux :
- Un ginkgo biloba, l'arbre aux 40 écus. Véritable « fossile vivant », l'arbre aux 40 écus est le seul survivant des espèces qui existaient sur Terre, il y a 250 millions d'années. Avant de tomber en automne, les feuilles en forme d'éventail de ce conifère lui font une parure jaune d'or.
- Un érable sycomore (Acer pseudoplatanus), qui est un arbre de la Famille des Acéracées.
Ces deux arbres sont inscrits dans l’inventaire des Arbres Remarquables des Deux-Sèvres, cette notion assez subjective désigne un arbre hors du commun par sa taille, sa forme, son âge, son esthétique, son originalité, sa rareté, par les légendes qui l’entourent, ou encore par les événements historiques qui lui sont associés.
Sources : wikipédia, site officiel du Château de Javarzay et site Portail de l'Age Roman en Poitou-Charentes